Auteur Sujet: Journal de l'Empire année 1814  (Lu 7675 fois)

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Journal de l'Empire année 1814
« le: 05 février 2014, 18:58:11 pm »
Voilà ce que l'on pouvait lire dans le Journal de l'Empire à cette époque !
Je vais m'efforcer de poster ici les pages de ce journal, jour/jour !
Bonne lecture ! ;)

Samedi 1er JANVIER 1814                                               
                                                   
Journal de l'Empire

                                                                     
Avis

MM. les Souscripteurs des départements, dont l'abonnement finit le 15 de ce mois, sont priés de le faire renouveler pour ne pas éprouver de retard.
Le prix de l'abonnement au JOURNAL DE L'EMPIRE, est de quinze fr. pour trois mois, de trente fr. pour six mois, et de soixante fr. pour l'année.
Les lettres, paquets et argent, doivent être adressés, franc de port, à MM. les Administrateurs dudit Journal, rue des Prètres Saint-Germain-l'Auxerrois, n°.17, et les effets passés à l'ordre du caissier de l'Administration.

On est prié de joindre à toutes réclamations, changements d'adresses, ainsi que pour les réabonnemens, la dernière adresse imprimée que l'on a reçue avec le Journal; on sera servi plus promptement.

                                                             
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EMPIRE FRANÇAIS
                                                         
Cologne, 26 decembre.

On apprend de Nimègue et de Blois-le-Duc que toute la ligne du Whaal est mise dans le meilleur état de défense, ce qui n'empêche pas les troupes françaises d'occuper toute l'île de Bommel, située entre ce fleuve et le Rhin. Cette position formidable par la nature et par l'art est inexpugnable aussi long-temps que ces fleuves ne sont pas gelés, et il n'y a pas d'apparence qu'ils le soient cette année.
M. le maréchal duc de Tarente est toujours à Nimègue, M. le sénateur comte Rampon à Gorcum.

                                                     
Colmar, 27 décembre

Nous avons à Sainte-Croix des troupes qui s'appuient sur Neuf-Brisach.
Le 24 au soir, on a enlevé les morts qui se trouvoient près du village où l'on s'est battu le plus vivement. Il y avoit 42 morts, parmis lesquels il ne se trouvoit que trois Français. Lorsque la veille, les ennemis ont paru dans notre ville, ils ont demandé au maire, M. Morel médecin, une contribution de 500,000 fr. en argent, et de 600 chevaux; mais ce fonctionnaire, étant informé que nos Dragons alloient arriver, à cherché à gagner du temps. En effet, ils se sont précipités sur l'ennemi, et l'ont chassé. Le même soir, le général russe Romaiesky et le commandant bavarois qui avoient demandé le matin la contribution de 500,000 fr. , ont été reconduits blessés à Colmar, où M. Morel leur à prodigué tous les secours de son art. Ils sont morts le 25, et ont été enterrés le lendemain. La belle division d'infanterie partie de Strasbourg est arrivée ici. Un officier supérieur vient aussi d'arriver et annonce que d'autres corps vont la suivre.

Voici la copie authentique de la grande-duchesse de Saxe-Weymar, soeur de l'Empereur de Russie, a écrite à Mlle Masselet; demeurant à Morgea canton de Vaud.
"Je m'empresse de réjouir votre coeur, en vous disant que dans cet instant les puissances alliées viennent de ratifier les voeux de la Suisse; calmez donc vos craintes, et comptez plus que jamais sur la paix et le bonheur de votre heureuse patrie. L'Empereur mon frère est à mes côtés; c'est avec sa permission que je vous écris: il est de moitié dans tout ce que je vous dis, et la Suisse entière peut compter sur la protection et l'affection la plus particulière des puissances alliées.
"Je vous expédie ceci par une des voies les plus promptes, voulant être la première qui vous annonce cette bonne nouvelle; l'Empereur ajoute même que vous pouvez le dire à vos amis les plus particuliers."
(Cette lettre a été écrite du quartier-général à mademoiselle Maselet de Morges, ancienne institutrice de la grande-duchesse.)
Voilà certes de la politique la plus raffinée. Melle Maselet, après avoir reçu cette précieuse lette, s'est empressée de la communiquer au canton de Vaud, et à tous les Vaudois, qui se réjouissoient de cette assurance donnée pour le bonheur particulier de leur canton.
C'est remarquable que cette grande félicité promise se convertit aujourd'hui dans la mesure la plus désastreuse pour le pays. En effet, le ministre autrichien près la Confédération suisse, vient de déclarer, d'après l'ordre des puissances alliées, que le canton de Vaud devoit rentrer sous la domination des seigneurs bernois.
Ce pays, devenu libre par l'acte de médiation, et se gouvernant lui-même, est de nouveau sujet de Berne. C'est le sort le plus triste qu'on pouvoit lui faire subir; aussi la désolation y est-elle à son comble, et voilà le bonheur que la grande-duchesse lui promettoit, pour ainsi dire, sous la dictée de son auguste frère.
Quel cas doit on faire maintenant de cette belle déclaration où les alliés promettent aux Français de ne s'occuper que de leur prospérité ? Que tous ceux qui, à l'exemple de Melle Maselet, s'étoient laissé aller à ces belles chimères, lisent et relisent la lettre que nous venons de publier !
                                                 
Liège, 27 décembre.
Les lettres de Namur, de Bruxelles et d'Anvers, confirment qu'il y passe continuellement des troupes de la plus belle tenue.
Des lettres de Grave, Venlo, Wessel et Maëstricht, annoncent que les différents corps reçoivent journellement des renforts considérables.
                                                 
Paris le 31 décembre.
Hier jeudi, 30 décembre, à deux heures, S.M.l'Empereur et Roi étant sur son trône, entouré des princes grands-dignitaires, des ministres, des grands-officiers, des grands-aigles de la Légion-d'Honneur et des officiers de sa maison, a reçu le sénat en corps.
S. Exc. M. le comte de Lacepède, président du sénat, a présenté à S.M. l'adresse suivante:
Extrait des registres du sénat-conservateur, du mercredi 29 décembre 1813.

Le sénat-conservateur, réuni au nombre de membres prescrit par l'art. 90 de l'acte des constitutions, du 3 décembre 1799;

Après avoir entendu, dans sa séance du 27 de ce mois, la communication faite, au nom de S.M.l'Empereur et Roi, par le ministre des relations extérieures, et le rapport de sa commission spéciale nommée dans la séance du 22:
Délibérant sur l'adresse votée dans la séance du même jour 27, à l'occasion de la communication et du rapport dont il s'agit;
Adopte le projet d'adresse présenté par sa commission spéciale, et dont la teneur suit:

             SIRE,

" Le sénat vient présenter à V.M.I. et R. l'hommage de son respectueux dévouement et de sa reconnaissance pour les dernières communications qu'il a reçues par l'organe de sa commission: V.M. adhère aux propositions même de ses ennemis, qui lui ont été transmises par un des ministres en Allemagne; quel gage plus fort pouvoit-elle donner de ses vœux sincères pour la paix.
"Vous avez cru sans doute, Sire, que la puissance s'affermit en se bornant, et que l'art de ménager le bonheur des peuples est la première politique des rois. Le sénat vous en rend grâce au nom du peuple français.
"C'est au nom de ce même peuple aussi que nous vous remercions de tous les moyens légitimes de défense que prendra votre sagesse pour assurer la paix.
"L'ennemi vient d'envahir notre territoire. Il veut pénétrer jusqu'au centre de nos provinces. Les Français, réunis de cœur et d'intérêt sous un chef tel que vous, ne laisseront point abattre leur énergie.
"Les Empires, comme les hommes, ont leurs jours de deuil et de prospérité: c'est dans les grandes circonstances qu'on reconnoit les grandes nations.
"Non, l'ennemi ne déchirera point cette belle et noble France, qui, depuis quatorze cents ans, se soutient avec gloire au milieu de tant de fortunes diverses, et qui, pour l'intérêt même des peuples voisins, sait toujours mettre un poids considérable dans la balance de l'Europe. Nous en avons pour gages votre héroïque constance et l'honneur national.
"Nous combattrons pour notre chère patrie entre les tombeaux de nos pères et les berceaux de nos enfans.
"Sire, obtenez la paix par un dernier effort digne de vous et des Français, et que votre main tant de fois victorieuse laisse échapper ses armes après avoir signé le repos du Monde.
"Tel est, Sire, le vœu du sénat, tel est le voeu de la France, tel est le voeu et le besoin de l'humanité."

L'assemblée arrête que l'adresse ci-dessus sera présentée par le sénat en corps à S.M.I. et R.
Les président et secrétaires,
          Signé CAMBACERES.
      Le comte de VALENCE, PA TORET.
Vu et scellé,
      Le chancelier du sénat,
          Signé comte LAPLACE

Sa Majesté a répondu:

      "Sénateurs,
"Je suis sensible aux sentimens que vous m'exprimez.
"Vous avez vu, par les pièces que je vous ai fait communiquer, ce que je fais pour la paix. Les sacrifices que comportent les bases préliminaires que m'ont proposées les ennemis, et que j'ai acceptées, je les ferai sans regrets; ma vie n'a qu'un but, le bonheur des Français.
"Cependant, le Béarn, l'Alsace, la Franche-Comté, le Brabant, sont entamés. Les cris de cette partie de ma famille me déchirent l'âme ! J'appelle les Français au secours des Français ! J'appelle les Français de Paris, de la Bretagne, de la Normandie, de la Champagne, de la Bourgogne et des autres départements, au secours de leurs frères ! Les abandonnerons nous dans leur malheur ?
"Paix et délivrance de notre territoire, doit être notre cri de ralliement. A l'aspect de tout ce peuple en armes, l'étranger fuira ou signera la paix sur les bases qu'il a lui-même proposées. Il n'est plus question de recouvrer les conquêtes que nous avions faites."

Le sénat a été conduit à cette audience par un maître et un aide des cérémonies, en l'absence de S.Exc. le grand-maître, et présenté à S.M. par S.A. S. le prince vice-grand-électeur.

  - Hier à minuit, le thermomètre de l'ingénieur Chevallier étoit à 5/10 au-dessous de zéro. Aujourd'hui, à huit heures du matin, I° 5/10; à trois heures après midi, 3 degré au-dessu de zéro, glace fondante.

  - M. Guimbaud, qui a été successivement député à l'assemblée constituante, administrateur des dépêches, membre du département de la Seine, préfet des Basses-Pyrénées, et enfin consul de France à Opporto, place dont il a conservé le titre jusqu'à sa mort, a été frappé, dans la nuit du 19 au 20 décembre, d'une apoplexie foudroyante, à laquelle il a succombé, à l'âge de 77 ans.
Ce respectable vieillard avoit rempli les différentes fonctions auxquelles il avoit été appelé avec autant de désintéressement que de zèle. Ses vertus publiques et privées lui avoient attiré l'amitié et l'estime de toutes les personnes qui le connaissoient.

  - On écrit de Saint-Brieux que la contribution extraordinaire, ordonnée par décret de S.M. , s'acquitte dans tout le département des Côtes-du-Nord avec un empressement et un zèle dignes des plus grandes éloges. On cite, entre autres, les arrondissements de Guingamp et de Lannion; les contribuants de ces arrondissements se sont portés en si grand nombres aux bureaux de recettes, qu'on a été obligé d'y établir des factionnaires pour empêcher qu'il n'y ait aucune confusion.

  - Le Cosmorama, galerie vitrée, au Palais-Royal; n°. 201, continue d'attirer la foule  des curieux. Le propriétaire ne néglige rien pour mériter les suffrages des connoisseurs. De nouveaux tableaux ont succédé à ceux qui ont été pendant plusieurs mois l'objet de l'admiration générale. C'est d'après les notions recueillies dans les meilleurs auteurs, que l'entrepreneur du Cosmorama a pu offrir au public les plans des édifices et monumens dont on ne pouvoit se former une idée que sur les récits des historiens de l'antiquité, embellis par l'imagination des poëtes. Ainsi,
                            Ces jardins, ces palais dans les airs suspendus;
                            Ce vaste mausolée ou repose Ninus,
sont représentés sur un plan d'une assez grande étendue pour que l'on puisse juger que les grands travaux de Sémiranis ne sont pas un jeu de l'esprit de Voltaire. Le tombeau de Meusole, le temple de Diane, le colosse de Rhodes, offrent le même attrait à la curiosité. Le phare d'Alexandrie et l'intérieur de l'église de Saint-Pierre de Rome ont un avantage de Plus; C'est de ne pouvoir être réputés fabuleux par les incrédules, puisqu'ils subsistent, et que les voyageurs ont pu reconnoître l'extrême vérité de l'ensemble et des détails. La distribution des effets de la lumière dans le temple, et la vue du fana au clair de lune nous ont paru véritablement magiques. Le propriétaire du Cosmorama reçoit, avec autant de modestie que de reconnoissance, les observations des savans qui daignent contribuer, par leurs avis; à la perfection de son entreprise.

  - Il est bien commode et bien économique de faire le voyage des Alpes sans sortir de Paris. Il suffit de monter quelques marches Cours des Fontaines, n°1, et , dans l'espace d'une heure,  on voit dans les plus grand détail toutes les chaînes de montagnes connues sous les noms de Jura, Simplon, Saint-Gothard et Mont-Blanc. Aux deux extrémités du lac de Genève sont Ferney et Glaretts, qui rappelleront à jamais les noms célèbres de Voltaire et de J.J.Rousseau. Au pied du Mont-Blanc, on jouit de la vue de cette belle valée de Chamouny qui enchante tous les voyageurs. On distingue parmi les énormes rochers du Saint-Gothard les sources du Rhône et du Rhin, de la Reuss et du Tesin. On suit leur direction et leurs sinuosités, on mesure la profondeur du précipice sur lequel est élevé ce pont que l'on a nommé Pont du Diable, dans ces temps d'ignorance, où l'on ne pouvoit concevoir tout ce qu'étoient capable  de créer l'audace et l'industrie humaine. Mais l'admiration est à son comble lorsque l'on parcourt cette nouvelle route du Simplon, l'un des plus étonnans prodiges d'un règne si fécond en merveilles, ouvrage dont la hardiesse suffiront seule pour immortaliser le genre qui l'a conçu et si promptement exécuté.
L'imagination, frappée de tous ces grands spectacles de la nature et de l'art, se repose sur des tableaux moins vastes, et qui excitent un intérêt d'un genre différent. On y voit non seulement le plan exact du château et des jardins de Voltaire à Ferney, mais l'intérieur de la chambre qu'il habitoit, avec les meubles, tableaux, gravures, etc. Tels qu'ils étoient lorsque Voltaire l'a quittée, et tels que le propriétaire actuel les a conservés. A tous ces objets si curieux, l'entrepreneur vient d'ajouter un cosmorama des vues principales de la Suisse, dont ...plan...relief...la réunion: les dessins de ces vues sont si bien exécutés qu'ils produisent l'illusion des panoramas les plus parfaits.

  - Auteurs; traducteurs; savans; écrivains; prosateurs ou poëtes, résignez-vous. Et vous aussi, imprimeurs dont les presses s'enorgueillissent de travaux vraiment littéraires, résignez-vous. Il faut céder le pas en ce moment à la foule immense des almanachs: l'époque du jour de l'an pourroit être appelée  les Saturnales de la littérature. La moire et le tabis servent de vêtemens aux versificateurs les plus obscurs. L'argent et l'or trouvent les auteurs des plus fades madrigaux et des plus tristes chansons. Ce n'est plus pour les Corneille et les Molière; pour les Racine et les Despreaux, que le peintre exerce son pinceau, et le graveur son burin, que le typographe épure et perfectionne ses caractères; c'est pour les faiseurs des plus plates et des plus ignobles rimes, et le fastueux vélin n'est plus préparé que pour ces usurpateurs éphémères. Mais leur pouvoir sera de peu de durée. Quelques jours encore, et nous pourrons occuper nos lecteurs d'ouvrages plus substantiels, Le Nestor de la scène tragique, le respectable Ducis, dont les Œuvres viennent d'être publiées, dédaigneroit de voir son nom prononcé au milieu de cette anarchie littéraire/ Le Répertoire du Théâtre Français sera l'objet de plusieurs articles, où nous rechercherons les causes de l'oubli d'un si grand nombre d'ouvrages qu'on dit restés au théâtre et que l'on n'y voit jamais. La réputation des Lettres à Sophie sur la Physique, par M. Aimé Martin, paroît si bien établie, qu'il peut attendre avec plus de patience le compte que nous rendrons de sa troisième édition. Beaucoup d'autres ouvrages dont l'examen a été ajourné, ne tarderont pas à reprendre le rang qui leur appartient.

  - Jolies gravures, jolies vignettes, joli papier, jolis caractères, voilà ce qui séduit tous les jolis yeux dans tous nos jolis almanachs du jour. Le Souvenir des Ménestrels offres également tous ces attraits, mais ils ne font qu'ajouter aux qualités plus essentielles qui distinguent ce nouveaux recueil. M. Charles Laffite, éditeur, s'est proposé de rassembler chaque année les paroles et la musique en taille douce des meilleurs romances ou l'insouciance des auteurs les auroît empêchés de mettre en lumière M.Laffite; poëte et compositeur lui-même, étoit capable de bien juger et de bien choisir; aussi, les noms des poëtes et des musiciens dont les productions embellissent le Souvenir des Ménestrels, suffiroient pour le recommander au public; mais comme ces deux listes présentent plus de cent vingt noms, il nous seroit impossible de les citer tous, et nous bornerons à indiquer, parmi les poëtes, MM. Bbaour-Lormian, Coupigny, Creuze, Delaunay, Dupuy-des-Islets, Dupaty, Edmond Geraud, Giraud, Martinville, Millevoye, Saint-Victor et Vigée; mesdames de Beauharnais, Candeille-Simons, Georgeon, de Ggenlis, de Lespinay et de Montelieu; et parmi les compositeurs, MM Berton, Boïeldieu, Champein, Dalvimare, Ducrest de Villeneuve, Gart aîné, Fabry Garat, Kkreutzer, Martini, Méhul, Nicolo, Paër, Plantade, Rigel et Spontini; mesdames de Baur, Candeille-Simons, Georgeon,  Gail, de l'Espinay, et mademoiselle Minette de Vaudeville, dont le nom se trouve aussi dans le liste des auteurs des paroles. Un pareil choix rappellent de nombreux succés, et les retracer à la mémoire des lecteurs, c'est faire l'éloge de leurs productions. Si quelques unes de celles qui sont contenue dans le Souvenir des Ménestrels pouvoient donner prise à la censure, nous nous ferions un cas de conscience de l'exercer à l'époque du jour de l'an, époque d'indulgence et de concorde, où les auteurs et les critiques doivent oublier leurs inimitiés et vivre, au moins quelques jours, dans la meilleure intelligence. Nous nous abstiendrons même de cette censure indirecte, qui résulte de l'éloge particulier que l'on fait de quelques uns, en gardant le silence sur les autres, ou en les confondant, d'une manière brave et légère, dans un éloge collectif. Les auteurs sont comme les jolies femmes, la moindre distinction que l'on fait des charmes d'une rivale est à leurs yeux un outrage sanglant. Nous proclamons donc hautement, mais s'en tirer à conséquence, que nous n'accordons de préférence à aucune des productions insérées dans Le Souvenir des Ménestrels; mais cette incertitude même sera un attrait de plus pour les lecteurs qui seront bien aises de juger par eux-mêmes quels sont les poëtes ou les musiciens qui méritent la palme de la romance, et nous terminerons en disant que M.Laffite a conçu l'idée la plus heureuse en faisant ce recueil: son entreprise doit avoir un succès d'autant plus brillant, que, dans tous les temps, sa collection méritera d'être conservée, et survivra à tous les almanachs de l'an passé, qui, après avoir brillé pendant huit jours sur les cheminées de nos riches salons et sur les toilettes des boudoirs élégans, servent de jouets aux bonnes et aux enfans, qui mettent en lambeaux leurs fastueuses reliures, font des images de belles gravures et des charmantes vignettes qui les ornoient, et roulent en cornets de bonbons le vélin trompeur qui promettoit à tant de jolis vers la couronne de l'immortalité.

  -Les arts s'empressent aussi d'apporter leur tribut au nouvel an. Parmi leurs productions les plus propres à faire de jolis étrennes, il faut, pour plus d'une raison, recommander l'allégorie sur l'hymen, par M.Wicar. Ces quatre estampes, de format a être montées, dessinées et composées dans le style du camée antique, sont intitulées: l'Accord, le Caprice, l'Epreuve et la Rupture.
De nouveaux époux, de bon accord, traînent joyeusement ensemble le char d'Hymen. Mais voilà que l'un d'eux, c'est la femme, s'est mise à folâtrer autour du char. Pour cela, il a fallu quitter le joug auquel le mari reste seul attaché. Le pauvre homme, soutenu par la Fidélité, surtout par l'Amour, redouble d'efforts, et sourit au caprice de la belle: cependant, la dame, enhardie par le succès, s'élance sur le char, s'assied en reine; la Fidélité suit à pied toute haletante, et le mari courbé sous le lourd fardeau, n'a déjà plus envie de rire: ceci s'appelle l'Epreuve.
Voici la Rupture: le char rompu a écrasé, sous ses débris, la pauvre Fidélité; les fleurs sont fanées; les époux s'en sont allés, chacun de son côté sans doute. On connoît, sans qu'il soit besoin de le dire, de combien de bonnes et sages réflexions ce petit poëme pittoresque peut-être le sujet dans un jeune ménage.

  - Un des plus agréables présens qu'on puisse offrir en étrennes, est un joli étui contenant dix gravures en l'honneur des femmes. Ces gravures les représentent dans leurs différents âges, et dans les situations les plus intéressantes de la vie. Les sujets en sont suffisamment indiqués par cette épigraphe que porte l'étui: Partout où il y a un être qui souffre, ses soupirs appelent une femme pour le consoler.
Elles se vendent chez l'auteur, rue Montmartre, n°.60, au 1er étage, et chez le Normant. Prix: 10 fr.

  - On vient de mettre en vente chez Arthus Bertrand, rue Hautefeuille, n°.20, et chez le Normabnt, le Robinson Suisse, ou Journal d'un Père de famille naufragé avec ses enfans, traduit de l'allemand de M.Weiss, par madame de Montolieu. Cet ouvrage, orné de huit gravures, est particulièrement destiné à l'agrément et à l'instruction des enfans. Deux vol. in-12. Prix: 6 fr., et 7 fr. 50 cent. par la poste.

  - C'est par erreur qu'on a annoncé en quatre volumes les Poésies de M.Millevoge; elles formeront cinq vol. in-18: il n'en paroît encore que trois, dont le prix est de 7 fr. 50c., et 9 fr. par la poste.

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http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4207717/f3.zoom



« Modifié: 06 février 2014, 01:26:30 am par BUSSY »

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Re : Journal de l'Empire année 1814
« Réponse #1 le: 06 février 2014, 19:53:59 pm »
FEUILLETON DU JOURNAL DE L'EMPIRE

Samedi 1er Janvier 1814
THEATRE FRANCAIS

Tom Jones, le Malade imaginaire.
                      THEATRE IMPERIAL DE L'OPERA - COMIQUE.
Lle Mari de circonstance, la Femme colère, le Nouveau Seigneur.
                      THEATRE DE L'IMPERATRICE.
L'Ennemi des Modes, l'Habitant de la Guadeloupe.
                      THEATRE DE VAUDEVILLE.
Lantara, les Etrennes forcées, les Charades.
                      THEATRE DES VARIETES.
Le Cachemire, Walther le cruel, Robinson.
                      THEATRE DE L'AMBIGU - COMIQUE.
Elvérine de Wertheim, l'Enfant de l'Amour.
                      CIRQUE OLYMPIQUE DES SIEURS FRANCONI.
Grands Exercices d'Equitation par MM. Franconi fils, suivis de Fra Diavoio, la Pucelle d'Orléans.
             Rue de Grenelle Saint - Honoré, Hôtel des Fermes.
  Spectacle de MM. Castelli, physicien, et Bocorini.
                      THEATRE PITTORESQUE ET MECANIQUE.
  Spectacle tous les jours chez M. Pierre.
  Spectacle de M. Olivier, rue Neuve-des-Petits-Champs, n°.15
  Spectacles de M. Olivier, tous les jours à 7 heures et demie
       Cirque (ci-devant Elysée), rue Saint - Honoré, n°. 91.
  Fête et Bal. - Prix d'entrée: 1 fr. 80c.
                     WAUXHALL, boulevard Saint - Martin.
  Aujourd'hui, fête et bal

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VARIETES
Traduction en vers français des Fables complètes de Phèdre, et des trente-deux
nouvelles Fables, publiées d'après le manuscrit de Perotti avec le texte en regard et des notes.

IIe et dernier Article.
Cet ouvrage a été excessivement loué dans un de nos journaux. Ce n'est point là le motif qui me rend sévère envers l'auteur; mais ces éloges démeusurés me l'ont fait lire avec le plus d'attention, en formant le voeu très sincère de n'avoir qu'à confirmer le jugement avantageux qui en avoit été porté. Je reprends ici la forme de dialogue que j'ai choisie pour le premier article. Les lecteurs n'auront peut-être pas oublié que c'est un entretien que je suppose entre l'auteur et moi.
L'Auteur. - Eh bien ! Monsieur, avez-vous lu quelques unes de mes fables ?
Moi. - Presque toutes, et je crois être en état de les discuter avec vous.
L'Auteur. - Etes-vous toujours disposé à la rigueur ?
Moi. - Non: mais à vous rendre justice, si je puis. Choisissez celle de vos fables
que vous jugerez la meilleure, et parlons-en.
L'Auteur. - Eh bien ! sans aller plus loin, prenons la seconde:
Les Grenouilles qui demandent un roi.
Moi. - La seconde, soit. C'est encore une des plus belles de Phèdre, une de celles où La Fontaine ne l'a point effacé. Commençons, comme l'on dit, par le commencement.

Athénae cùm florerent aequis legibus,
Procax libertus civitatem miscuit.
Fremnuque solvit pristinum licentia.

Ces trois premiers vers offrent trois tableaux, la prospérité d'Athènes sous le règne des lois, une liberté audacieuse qui met le désordre dans la cité, et enfin l'anarchie brisant les freins antiques.

L'Auteur. - Je crois avoir bien exprimé tout cela dans ma traduction, la voici:
J'adis l'égalité chez les Athéniens,
Voyoit fleurir les lois et leur pouvoir tranquille,
Lorsque des factions le génie indocile,
Contre l'ordre et la paix armant les citoyens,
De la soumission brise tous les liens.
Moi. - Ces vers ne sont pas mal tournés, mais c'est une bien longue périphrase. Que signifient les lois et leur pourvoir tranquille, quand Phèdre dit simplement d'égales lois ? Le génie indocile des factions n'exprime point procax libertas; et civitatem miscuit "bouleversa la cité" n'est point rendu par contre l'ordre et la paix arma les citoyens. Les expressions latines sont évidemment plus nettes, plus appropriées à la pensée, et surtout plus poétiques; mais vous n'avez pas pu les soumettre au joug de la mesure; il a fallu des rimes, des hémistiches; les hémistiches et les rimes ont tout gâté, comme dans la première fable.
Après le prologue, la narration commence par un vers heureux et des plus poétiques:
Ranae vagantes liberis paludibus,
La beauté de ce tableau consiste en ce qu'il est renfermé dans un seul vers harmonieux et naturel; on voit à la fois ici la liberté des grenouilles, leurs jeux, et le lieu de la scène poétiquement rendus.
Avez-vous fait un vers français aussi riche d'expression que celui-là ?
L'Auteur. - J'en ai fait deux, un grand et un petit:
Les grenouilles jadis vivoient en liberté
Dans leur paisible marécage.
Moi. - Ce n'est point cela, Monsieur, ce n'est point cela. Vous dites vivoient au
lieu de vagantes; qui fait image. Paisible  marécage, il étoit libre, et non paisible. Car le poëte ajoute de suite:
CLAMORE MAGNO regem pelière à Jove,
Qui dissolutos mores vi cempesceret.
Dites-moi la traduction de ces deux beaux vers:

L'Auteur. - La voici:
Il leur plut à Jupin d'envoyer un message
Pour obtenir un roi dont la sévérité
Réformât de leurs moeurs l'affreux libertinage.
Moi. - Un message ! Qu'est-ce donc que ce message ? Phèdre n'en parle pas. Les grenouilles, au contraire, demandent un roi à grands cris, clamore magno, ce qui caractérise l'anarchie qu'il vouloit peindre. Et puis que veut dire il leur plut ? Ce n'est pas ici une fantaisie, un caprice; c'est le résultat d'un voeu populaire et tumultueux. Il ne s'agit pas non plus d'obtenir; ce n'est pas une pétition réfléchie que font les grenouilles, c'est une clameur générale excitée par la sédition.
Croyez-vous avoir bien rendu le dissolutos mores  vi compesceret par dont la sévérité réformât l'affreux libertinage ?Ce n'est pas la sévérité qu'il falloit. C'est la force; ce n'est pas réformât. C'est réprimât, contint. Je ne dis rien du libertinage qui me semble aussi trop ridicule: tout cela est verbeux, faible, lâche, et sans couleur.

L'Auteur. - A vous entendre, il n'y a rien même de passable dans ma traduction.
Moi. - Je vous en fais juge vous-même: y a-t-il, par exemple, dans La Fontaine lui-même des images plus vraies, plus vives, plus saillantes que celles de la grenouille qui sort en tremblant sa tête du marécage pour voir le nouveau roi soliveau, et qui appelle tous les autres ; et de la république toute entière qui ayant perdu sa frayeur, nage, sautille, et se jette à la fois sur le monarque de bois.
Forte una tacite profert è stagno caput,
Et, explorato rege, cunetas évocat.
Illae, timore posite, certatim adnatant,
Lignumque supra turba petulans insilit.
Quels vers que ceux là, Monsieur ? quelles images ! Comme ce tableau est plein de mouvement et de vie !

L'Auteur. - Je crois l'avoir rendu avec la même vérité:
Aussi curieuse qu'agile,
Une grenouille osa d'assez près l'épier,
Et d'un cri fit venir tout le peuple à la file;
Bientôt l'effronterie a remplacé l'effroi;
C'est à qui le plus tôt sautera sur le roi.
Moi. - Franchement, vous croyez que c'est cela ? vous croyez  que d'assez près l'épier, rend tacite profert è stagno caput ? Où voyons-nous, dites-moi, l'explorato rege ? Qu'est-ce que ces grenouilles que vous nous montrez à la file, lorsque Phèdre les groupe, certatim ? Enfin quel misérable vers avez-vous substitué au dernier vers, l'un des plus beaux du fabuliste latin, qui peint d'une manière si admirable et avec tant d'harmonie le peuple entier sautant à la fois et à grand bruit sur le soliveau; car ce n'est pas sans raison que Phèdre a mis lignum; et c'est un défaut de goût insupportable d'y avoir substitué le roi !
L'Auteur. - Avec cette manière de critiquer,  l'abbé Delille lui-même ne seroit
pas à l'abri de vos censures.
Moi. - Ne cherchez point à vous sauver à l'abri de ce nom célèbre. L'abbé Delille nous offre une brillante exception à la foule des traducteurs; mais il se seroit bien gardé de traduire Phèdre.
L'Auteur. - Je me console aisément de vos critiques par les éloges que j'ai reçus de plusieurs journalistes.
Moi. - Peut-être n'avoient-ils pas votre modèle sous les yeux sans cela ils n'auroient sûrement pas vanté votre fable du Loup et du Chien qui commence et finit par un contre-sens. Vous dites:
Il n'est de vrai bonheur qu'avec la liberté.
Phèdre ne dit point cela. Voici son vers:
Quam dulcis sit libertas breviler alloquar.
Ce qui signifie: "Je dirai brièvement combien la liberté a d'attrait"
Or, la noblesse, la volupté, la richesse ont aussi des attraits, et cependant ne donnent point le bonheur.
Regnate nolo ut non sim liber
Cela veut dire: "Je ne voudrois point régner aux dépens de ma liberté." Et vous lui faites dire ces paroles triviales:
Votre bonheur ne me fait point envie,
Et sans la liberté, je n'en veux nullement.
Il falloit absoluement traduire regnare. C'est ce contraste qui rend la pensée belle, et l'expression forte et hardie.

L'Auteur. - Rien ne m'eût été plus facile que de faire entrer ce moi dans vers.
Moi. - Je n'en doute pas; mais il falloit le faire. Tout l'équipage de Christophe Colomb trouvoit aussi très facile l'expédient de ce nouveau Jason sur l'oeuf qu'il fixa en le cassant par l'un des bouts. Je voudrois qu'il vous parût aussi aisé de rendre mieux que vous ne l'avez fait ces admirables vers de la fable des Mulets et des Voleurs:
.....
Celsa cervice eminel,
Clarumque collo jactat tinlinnabulum.
[/i]

L'Auteur. - Il me semble que je n'ai pas fait de meilleurs vers que ceux de la traduction de ce passage:
Alloit le nez en l'air, faisant de sa sonnette
retentir le bruyant airain.
Moi. - Et vous dites que ce sont là de bons vers, des meilleurs que vous ayez faits ? Dites-moi d'abord ce que le ... d'un mulet. Ensuite je vous demanderai s'il est pardonnable de substituer un nez, c'est-à-dire une partie de la tête, à la tête toute entière, celsa cervice. Mais tout cela n'est rien auprès des fautes bien plus graves du second vers; il ne renferme pas un seul mot qui ne soit une impropriété, un outrage à la poésie et à la belle harmonie de Phèdre. Retentir le bruyant airain ! de quoi  ? d'une sonnette. Eh ! bon Dieu ! on n'enploiroit pas d'autres expressions pour le canon, et pour le bourdon de Notre-Dame. Le tonnerre, l'ouragan retentissent. On pourroit faire retentir en vers les sons lents et sourds du funèbre tam tam, comme le Tasse à fait retentir dans son Enfer, il rauco suon della tartarea tromba; mais une sonnette ! Est-ce donc là un bruyant airain ? Comment avez-vous pu commettre une aussi grande faute, lorsque Phèdre vous peint si admirablement l'espèce de bruit que font les grelots attachés au cou du mulet ? Il ne se contente pas d'indiquer par le substantif si harmonieux de tintinnabulum, qui exprime un léger tintement; mais il y joint l'adjectif clarum qui complète son image. C'est donc un son clair et argentin qu'il falloit produire, et non faire retentir un bruyant airain. La Fontaine ne l'a point rendu aussi bien qu'on pouvoit le désirer, mais il en a du moins approché en disant: et faisoit sonner sa sonnette.
Le choix des mots et leur rapprochement sont ici d'un homme de goût, qui, désespérant d'imiter parfaitement l'harmonie du latin, s'efforce au moins de ne pas produire un effet contraire à celui de son modèle.

L'Auteur. - Je crois que nous poussons, vous, la critique, et moi, la patience, beaucoup trop loin. Je pourrois confondre toutes vos objections en disant que je n'ai voulu faire qu'une imitation.
Moi. - Oh ! non pas. s'il vous plait, je ne serois pas dupe de ce stratagème tardif. D'ailleurs, vous n'y gagneriez rien, je vous assure, si j'exigerois peut-être davantage d'un imitateur.
L'Auteur. - Comment cela ?     
Moi. - Je vais vous expliquer. A quoi bon imiter un grand auteur, si ce n'est pour en transmettre les beautés dans notre langue ?
Beaucoup d'écrivains intitulent imitations de véritables parodies ou leur moindre tort est d'effacer toutes les couleurs du style. Qu'on abandonne son modèle quand il est faible et insignifiant; qu'on cherche à l'embellir quand il manque de charme et d'élégance, cela peut être permis, mais c'est montrer une honteuse impuissance que de négliger ce qu'il a de beau et de difficile. Les hommes instruits rejettent ces sortes d'ouvrages comme dégradant la littérature. La Fontaine a imité Phèdre en substituant presque toujours des beautés ravissantes aux beautés d'un autre genre qu'il ne pouvoit atteindre. Il a fermé la carrière à tous ceux qui prétendroient encore traiter les mêmes sujets. Il a laissée ouverte aux traducteurs, mais aux traducteurs exacts et d'une fidélité scrupuleuse. L'avez-vous été ?

L'Auteur. - Mais, Monsieur, mon recueil contient plus de cent vingt fables, et vous n'en avez examiné que deux
Moi. - Cela est vrai; mais ces deux fables sont belles, et vous les avez choisies vous-même comme étant du nombre de celles que vous préfériez. Au reste, je suis prêt à faire le même examen sur toutes celles que vous m'indiquerez.

L'Auteur. - Non, Monsieur; cela vous feroit perdre trop de temps. D'ailleurs, malgré toute ma vénération pour messieurs les journalistes, il est un juge que je respecte encore d'avantage, c'est le public.
Moi. - Croyez-vous que je le respecte moins que vous ? C'est toujours avec humilité que je lui soumets mes opinions, sans prétendre régler les siennes.
L'Auteur. - Le succès de mon ouvrage prouvera...
Moi. - Que j'ai tort...Tant mieux, Monsieur, c'est le plus sincère de mes souhaits.

                                                                                                                                                           R.

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Re : Journal de l'Empire année 1814
« Réponse #2 le: 06 février 2014, 19:57:57 pm »
Merci  !  Intéressant !