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La Gruyère célèbre toute seule les 200 ans de la Bérézina
HISTOIRE — Villars-sous-Mont, en Gruyère, célèbre le 25 novembre le Bicentenaire de la Bérézina, où des Suisses se sont illustrés. L'épisode est étrangement si peu connu que des commémorations n'auront pas lieu ailleurs en Suisse.
Les Suisses ont payé un lourd tribut dans la campagne de Russie de Napoléon. Sur les 10'000 soldats helvétiques partis à la conquête de Moscou, seuls 300 à 400 en reviendront. Mais cet épisode de l'histoire reste peu connu. Et à part en Gruyère, où Villars-sous-Mont célèbre dimanche le bicentenaire de la Bérézina, aucun événement ne rend hommage au courage de ces soldats en Suisse.
En septembre 1812, Napoléon entre en vainqueur dans Moscou. Mais la ville a été incendiée par les Russes eux-mêmes. La Grande Armée doit rebrousser chemin alors que l'hiver arrive. Le retour ne sera qu'un long calvaire. Plus que les canons russes, c'est le froid et la faim qui déciment les troupes. Vêtus de leur uniforme d'été, par des températures de - 28 degrés, les soldats napoléoniens ne trouvent sur leur passage qu'une terre brûlée.
Les troupes du tsar Alexandre 1er, lancées à leurs trousses, les rattrapent à la rivière Bérézina (située aujourd’hui en Biélorussie). Nous sommes le 26 novembre 1812. Là, les quelque 1300 Suisses restants retiennent 40'000 Russes avec l'énergie du désespoir pour couvrir la retraite de Napoléon. Au final, seuls 300 à 400 d'entre eux survivront à cette bataille de trois jours.
Le 25 novembre 2012, la petite commune fribourgeoise de Villars-sous-Mont, à dix minutes du Château de Gruyères, célèbre le Bicentenaire de la Bérézina. Le Cercle des Cent-Suisses, institution d'utilité publique cantonale et fédérale sise à Genève, qui a pour but de perpétuer l'histoire et la culture suisse, organise les réjouissances. Près de 170 personnes y participent, dont la princesse Caroline Murat, descendante de Joachim Murat, fait Prince d'Empire par Napoléon.
Un épisode oublié
Pourquoi les commémorations ont-elles lieu en Gruyère et nulle part ailleurs en Suisse? «Le canton de Fribourg était un gros fournisseur de soldats pour Napoléon», explique Jean-Charles Martin, président du Cercle des Cent-Suisses. «Et c'est un survivant de la Bérézina, Jean Currat, revenu en Gruyère, qui a décidé de consacrer un monument à la mémoire de ses camarades tombés sur le champ de bataille», ajoute-t-il.
Le monument en question a longtemps été laissé à l'abandon. Il menaçait de glisser dans la rivière en contrebas. «En septembre 2012, nous avons décidé de le restaurer et de le déplacer», poursuit Jean-Charles Martin. «Nous avons aussi remis une plaque commémorative avec le nom des soldats morts après avoir découvert que la plaque originale avait été volée!», précise-t-il.
A noter encore que bon nombre des soldats suisses morts dans la campagne de Russie reposent aujourd'hui dans des fosses communes. En 2002, un chantier résidentiel a Vilnius, en Lituanie, a mis au jour près de 3000 cadavres. Leurs squelettes et les débris de leur habits ont permis de les identifier.
salutations Grognards
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