Auteur Sujet: L'HISTOIRE DE NAPOLEON - VENDEE  (Lu 2161 fois)

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L'HISTOIRE DE NAPOLEON - VENDEE
« le: 25 novembre 2012, 11:33:22 am »
bonjour Messieurs.

Sans conteste, La Roche-sur-Yon doit à Napoléon l'essentiel de ses traits. Et d'abord sa renaissance. Sans la décision de l'Empereur, en 1804, que serait devenue la modeste cité qui sortait exsangue de dix années de révolution, de guerre civile et d'instabilité ?
C'est Napoléon qui a choisi La Roche-sur-Yon, au coeur du département de la Vendée, pour y installer le nouveau chef-lieu. Il voulait une nouvelle ville, symbole de la pacification, de la réconciliation et du renouveau économique.
C'est lui qui a décidé des grandes orientations urbanistiques et qui l'a désenclavée en la plaçant au centre d'un réseau routier destiné à irriguer l'ensemble du département.

Ainsi La Roche-sur-Yon, unique ville créée par Napoléon, garde-t-elle profondément la marque de l'Empereur. Si elle n'est pas née avec Napoléon, elle n'est pas non plus restée figée dans un éternel regret après l'exil de celui-ci en 1815. Non sans mal parfois, elle a continué à grandir par bonds successifs. Elle est devenue aujourd'hui une ville aux fonctions diversifiées, assumant fièrement son statut de capitale de la Vendée.

Saint Yon
La Roche-sur-Yon doit évidemment son nom à la situation de cette citadelle, installée sur un promontoire qui domine la rivière. Selon la légende, celle-ci porterait le nom d'un ermite qui vint évangéliser la contrée au IIIe siècle. Envoyé par saint Denys, évèque de Paris, il aurait vécu dans des grottes sur les bords de la rivière. Retourné dans la région d'Arpajon, il fut arrêté et exécuté par les Romains.
La région attira très tôt l'occupation humaine. Ainsi, on y a trouvé des traces de présence dès la période du Néolithique, puis des vestiges gaulois et gallo-romains.

La principauté de La Roche-sur-Yon
Au XIe siècle, il est déjà fait mention de la seigneurie de la Roche-sur-Yon.Très disputée entre les familles de Thouars et de Talmont, elle devint plus tard un fief de l'Anjou, avant d'entrer dans la maison de Bourbon et d'être élevée au rang de principauté à la fin du XVe siècle. Le premier prince de la Roche-sur-Yon fut Louis 1er, comte de Vendôme. La principauté passa ensuite aux mains des Montpensier, avant de revenir à la branche d'Orléans. Par un échange effectué en 1770, elle fit retour à la couronne royale, et en 1789, c'était le comte d'Artois qui en disposait comme apanagiste.
La population ne dépassa jamais le millier d'habitants.
Aujourd'hui, il faut se rendre au pied des anciennes murailles pour essayer de se réprésenter la masse imposante de la forteresse telle qu'elle existait au XVe siècle.

1793, les révoltes contre-révolutionnaires
Après la Révolution, dès la création du département de la Vendée, en 1790, il est question de placer le nouveau chef-lieu dans un endroit central à La Roche-sur-Yon.Mais Fontenay-le-Comte résiste avec succès. La Roche-sur-Yon sera tout de même chef-lieu de district mais au rôle administratif limité. La ville apparaît isolée au coeur d'un bas bocage toujours privé de voies de communication.
La Roche-sur-Yon ne peut pas échapper à la guerre civile qui ravage le pays et à partir de 1793, elle se trouve située dans la zone des affrontements. Chaque camp est conscient de l'importance stratégique de la Roche-sur-Yon. Pendant plusieurs mois, la ville sera prise et reprise par les Républicains et les Contre-Révolutionnaires, subissant de plein fouet les horreurs de la guerre civile. En 1794; elle sera en partie incendiée. Sa situation restera instable jusqu'au Consulat.

Traces de l'ancien bourg
La Roche-sur-Yon a toujours souffert du manque de moyens des municipalités du XIXe siècle qui n'ont pas su préserver un patrimoine pourtant intéressant. Ainsi ont disparu dans les années 1840 l'église Saint-Hilaire, la tour de l'horloge, la porte fortifiée dite des "vieilles prisons". Ce qui subsiste de ce passé, c'est autour de la place de la Vieille Horloge que l'on peut en trouver les traces. C'était là le centre de la vie du bourg, là où se tenaient foires et marchés. Autour de cette place et dans les rues voisines, on remarque encore plusieurs maisons anciennes dont la Maison Renaissance, datant de 1566.

1804 - la création de la ville nouvelle
Napoléon aimait les paris audacieux. Le 25 mai 1804, pour pacifier et développer la Vendée toujours meurtrie, l'Empereur décide de fonder une ville nouvelle prévue pour 15 000 habitants.
Cette ville, greffée sur le bourg ancien de La Roche sur Yon, est imaginée puis édifiée par des ingénieurs du XIXème siècle, d'où la grande cohérence de son urbanisme et de son architecture.
A la fin de l'Empire, beaucoup certes a été fait, mais La Roche-sur-Yon demeure un chantier inachevé. La population dépasse alors les 2000 habitants. Le démarrage est réel mais lent. On reste bien loin des premiers objectifs de l'Empereur.

Appelée d'abord Napoléon, puis reprenant, après plusieurs changements de nom sa dénomination d'origine, la ville va connaître, pendant un siècle et demi, une croissance lente et régulière.

Quel nom pour la ville nouvelle ?
Rien n'avait été prévu, aussi le préfet proposa-t-il celui de ...Napoléon : "Si le nom du département, écrivait-il à l'Empereur le 22 prairial de l'An XII, rappelle les souvenirs des ravages et de la destruction, que le nom de la nouvelle ville conserve celui du génie bienfaisant qui répara ses malheurs."
Le préfet obtint l'accord de l'Empereur et un arrêté préfectoral du 10 fructidor de l'An XII remplaça le nom de La Roche-sur-Yon par celui de Napoléon.
Depuis, et pendant tout le XIXe siècle, la ville changea de nom au rythme des bouleversements politiques.
Au final, la ville a changé huit fois de nom :

La Roche-sur-Yon, à partir de 1296
Napoléon, sous le premier Empire, à partir du 28 août 1804
La Roche-sur-Yon, en 1814, une quinzaine de jours
Bourbon Vendée, sous la première Restauration, d'avril 1814 à avril 1815
Napoléon, pendant les 100 jours, d'avril à juin 1815
Bourbon Vendée, sous la 2ème Restauration à la Révolution, de juin 1815 à 1848
Napoléon, sous la deuxième République, de 1848 à 1852
Napoléon Vendée, sous le second Empire, de 1852 à 1870
La Roche-sur-Yon,
de la troisième République à nos jours, depuis le 27 septembre 1870.

Les principaux bâtiments datent de cette époque
l'hôtel de ville 1813,
l'hôpital devenu hôtel du département 1814
l'ancien tribunal aujourd'hui conservatoire de musique et le collège 1815
la préfecture 1818
l'église Saint-Louis terminée en 1829
les nouvelles casernes sur le site de l'ancien château, aujourd'hui cité administrative 1833
le haras, de 1843 à 1846
le théatre 1846

salutations Grognards.