Auteur Sujet: 12 octobre 1809: attentat manqué de Staps  (Lu 2174 fois)

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12 octobre 1809: attentat manqué de Staps
« le: 11 octobre 2012, 11:56:43 am »
bonjour Messieurs.

« Mes chers parents, je dois, oui, je dois partir pour terminer ce que Dieu m'ordonne. Je pars pour sauver des milliers d'hommes de l'abîme de la mort, et enfin pour mourir moi-même ».
C'est en ces termes que le jeune Friedrich Staps s'exprimait à ses parents, en septembre 1809, dans une lettre où il exprimait ses intentions d'attenter à la vie de Napoléon.
 
Fils d'un pasteur luthérien, apprenti marchand, Friedrich Staps acquit progressivement la conviction que Napoléon était l'ennemi de la paix et de l'unité de la nation allemande et que seule sa mort pourrait mettre fin aux guerres en Europe. En 1809, marqué par la rébellion tyrolienne d'Andreas Hofer, le jeune Staps décida de passer à l'acte et d'assassiner l'Empereur. Staps arriva le 2 octobre à Vienne, où Napoléon résidait depuis la signature de l'armistice de Znaïm. Le 12 octobre, alors que l'empereur passait en revue les troupes, Staps s'avança vers lui, faignant de vouloir lui remettre une pétition.
 
Immédiatement intercepté par Berthier et Rapp, Staps fut aussitôt arrêté par un officier de gendarmerie et conduit au château. On trouva un couteau de cuisine dans sa redingote...
 
Interrogé par Rapp (Alsacien, celui-ci parlait couramment allemand), Staps avoua immédiatement ses intentions de tuer l'Empereur mais déclara ne vouloir en révéler le motif qu'à Napoléon lui-même. Ce dernier, intrigué, le fit venir dans son cabinet, où il travaillait avec le ministre des Affaires étrangères, le comte Champigny, et l'interrogea, Rapp servant d'interprète. Le jeune homme expliqua son geste en accusant l'Empereur de faire le malheur de l'Allemagne et de son peuple. Stupéfait par sa calme détermination, Napoléon fit examiner Staps par le médecin Corvisart, qui put confirmer son bon état de santé.
 
Ayant essayé de lui faire entrevoir le chagrin que son exécution ferait subir à ses proches, Napoléon annonça au jeune homme son intention de lui pardonner son crime et de le gracier. Mais Staps refusa tout pardon pour un acte qu'il considérait comme un devoir, ne regretta aucunement son geste et déclara qu'il récidiverait en cas de grâce.
 
Soupçonnant l'existence d'un complot inspiré par la Prusse ou la Saxe, Napoléon demanda au général de Lauer de mener un nouvel interrogatoire et fit enquêter son espion Schulmeister, qui confirma le fait que Staps avait bel et bien agit seul.
 
Staps fut jugé par une commission militaire le 15 octobre. Condamné à mort, le jeune homme, âgé de dix-sept ans, fut fusillé dès le surlendemain par un peloton d'exécution. Il mourut courageusement, en criant : « Vive la liberté ! Vive l'Allemagne ! »

salutations Grognards.

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Re : 12 octobre 1809: attentat manqué de Staps
« Réponse #1 le: 11 octobre 2012, 13:21:45 pm »
Sujet fort intéressant.....Merci.