Tout nouveau sur le forum, je me devais pourtant de poster mes impressions sur la démo.
Pour bien comprendre ma réflexion, il faut se replacer 8 ans en arrière à la sortie de l’ancêtre de « HistWar Les grognards » à savoir « La Grande Armée At Austerlitz ».
Et la rencontre avec ce jeu a été terrible … pour mon ego !
En effet, après un apprentissage studieux avec le tutoriel pour appréhender l’interface, je me lançais bille en tête avec niveau de difficulté maximum dans la bataille d’Austerlitz coté français.
Donc plan simple : attaque au centre avec un maximum d’unité pour créer la décision avec des éléments réputés meilleurs.
Mais au lieu de récolter une victoire éclatante, ce premier combat fut une déroute mémorable.
En résumé : concentration ennemie au centre du plateau avec soutien entre plusieurs corps puis débordement de l’IA par ma gauche.
Je mettais ce revers sur le compte de la surprise et me promettais d’être plus prudent la seconde fois en attendant l’ennemi en m’appuyant sur les villages situés au plus proche de ma zone de déploiement.
L’ennemi est en effet venu m’assaillir au centre de mon dispositif, ma gauche en alerte.
Malheureusement cette attaque était faite plus pour me fixer que pour créer la décision qui … est venu sur ma droite volontairement délaissée.
Habitué à l’IA rigide et sans imagination de bien des jeux, la surprise a été grande.
Je n’avais pas perdu parce que mes « clics » étaient trop lents, parce que je ne maîtrisais pas l’interface, parce que je connaissais pas encore les failles du jeu, parce que l’IA avait triché mais bien à cause de ma méconnaissance totale de l’art de la guerre du 1er empire (formations et liaisons des corps d’armée, prise en compte du moral, complémentarité interarmes).
Déjà « HistWar » pointait sous « La Grande Armée At Austerlitz » et au moment de tester la récente démo je savais à quoi m’en tenir même si tout n’avait pas été implémenté.
Sur l’interface : après avoir plusieurs fois refait les tutoriels et navigué sur les différents écrans, l’interface s’efface au profit de la réflexion tactique. Contrairement à beaucoup de jeux, on ne passe pas notre temps à savoir comment faire pour jouer mais à se demander ce qu’il faut jouer. Les infos essentielles sont présentes. C’est tout ce que je demande à une interface. Le reste n’est qu’affaire d’habitude.
Sur les graphismes : au risque de faire hurler, ils sont suffisants. En gros je préfère des graphismes un peu moins cosmétiques que des graphismes plus jolis mais qui engendrent des crashs, nécessitent des cartes graphiques et des configurations toujours plus poussées en frustrant ceux qui ne peuvent y accéder. Je reconnais que le débat peut être sans fin …
Je note aussi le travail remarque fait sur les uniformes et particularités des troupes qui apporte énormément au sentiment d’immersion. Une mention spéciale au champ de coquelicot.
Sur le comportement des troupes : certains s’étonnent que des unités fuient sans crier garde. Durant la démo, je n’ai été surpris au premier abord que par trois cas. Deux me paraissent explicables à savoir la fuite d’un régiment d’infanterie de ligne au abord d’un bois dans lequel étaient stationnés ou en fuite des unités ennemies (cet élément de surprise se retrouve dans des jeux comme Médiéval Total War), la fuite d’un régiment d’infanterie légère placé à l’avant garde d’un corps et qui arrivé au sommet d’une colline a découvert le dispositif adversaire. Le seul cas qui m’interpelle vraiment est celui de batteries de canons qui au milieu de leur corps s’enfuies et restent en ralliement toute la partie. Peut-être y a t’il une explication logique que je n’ai pas perçue ?
De manière générale, peut-être avons nous trop tendance à croire que nos ancêtres étaient des rocs inébranlables face à l’ennemi ?
Je ne suis pas suffisamment calé dans le domaine pour pouvoir répondre mais je fais confiance à JMM pour nous donner des éléments de réponse par l’intermédiaire du jeu.
En ce qui concerne le comportement suicidaire de la cavalerie, j’ai en mémoire les paroles de Lasalle qui a déclaré que « tout hussard qui n’est pas mort à 30 ans est un jean-foutre », ce même Lasalle à la bataille de Golymin laisse ses hussards se faire canonner sans bouger pendant une heure par les Russes pour les punir de leur mauvaise volonté du jour.
Tout cela révèle un état d’esprit très particulier chez les cavaliers de l’Empire.
Sur le jeu : ne nous y trompons pas, il est révolutionnaire ! Le pari qui est de nous mettre dans la peau d’un chef d’armée est réussi mais force est de constater que les tactiques de combats du 1er Empire ne sont pas aussi bien connues que l’on pourrait penser par les utilisateurs même avertis. En exagérant presque, une trop grande pratique de wargames tels qu’ils sont en général construits peut amener des réflexes et comportements contre-productifs. Il sera plus utile au joueur d’HistWar de passer du temps sur la carte d’un champ de bataille et lire Clausewitz, Jomini.
En fait, ce n’est pas plus difficile qu’autre chose et de plus on s’instruit.
J’espère que ce long post loin de rebuter un novice l’aura plutôt orienté vers la démarche à suivre pour apprécier HistWar et lui fait percevoir le jeu sous un angle nouveau.
V44