Auteur Sujet: les Dragons de la Garde  (Lu 2776 fois)

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les Dragons de la Garde
« le: 22 août 2009, 12:15:54 pm »
les Dragons de la Garde
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Le 15 avril 1806, les rangs de la Garde Impériale s’ouvrirent devant de fiers soldats qui venaient prendre place au foyer de gloire où brillait le génie de Napoléon.
La gloire, ces hommes la connaissaient déjà : ils avaient plus d’une fois, montré leurs fronts sereins à la mort menaçante ; ils avaient vu plus d’une fois poindre l’aurore de la victoire à travers la brume des combats, car les plus jeunes d’entre eux comptaient au moins douze années de service, et l’histoire nous apprend ce qu’étaient ces années, ce qu’étaient ces services.
Ils apportaient à la Garde, ce cœur vibrant et généreux de la Grande Armée, un peu de l’âme vaillante et fidèle des divers régiments de dragons dont ils avaient été l’élite, et qu’ils allaient, de par la volonté du Maître, représenter dans une élite.
Ces braves comprirent que l’Empereur récompensait en eux le dévouement et le courage de tous, qu’il honorait en eux les cadets et les aînés, ceux qui frémissaient d’impatience au seuil de l’avenir et ceux qui dormaient du sommeil des héros sous le gazon fleuri des champs de bataille ; et lorsqu’ils répondirent : « Présent ! » à l’appel des officiers de grenadiers et de chasseurs de la Garde qu’on leur donnait pour capitaines et pour lieutenants, une émotion pieuse, faite de reconnaissance et de joie, souleva leurs robustes poitrines.
Dès lors, il leur sembla qu’ils n’avaient plus rien à envier, et ils n’enviaient plus rien.
Un frisson pourtant les secoua encore lorsqu’ils virent apparaître à la tête de leur nouveau régiment, composé de trois escadrons dont un de vélites, un membre de la famille impériale, l’intrépide Arrighi ; et leur émotion reconnaissante s’augmenta, cette fois, d’une légitime fierté.
Alors, ces anciens déjà glorieux redevinrent des conscrits pleins d’ardeur, manoeuvrèrent comme de jeunes soldats, pour acquérir la cohésion nécessaire, pour fondre en une seule âme les âmes diverses des dragons de France.
Lorsque Arrighi eut fait de son régiment un bloc superbe, il pria l’Empereur de réaliser le rêve des dragons de la Garde en laissant tomber sur eux le regard qu’ils espéraient, ce regard que buvaient les braves comme la fleur boit la rosée des matins et qui faisait germer dans les cœurs la divine fleur de l’héroïsme.
L’Empereur se montra.
On vit courir un frisson sur les sabres qui hérissaient le bloc, on vit passer une flamme dans les yeux des soldats ; et dans ces yeux agrandis par l’enthousiasme et l’admiration, le Maître put lire comme en un livre.
Il fut satisfait sans doute, car il voulut présenter lui-même le régiment à l’impératrice Joséphine. L’aimable souveraine admira les fiers soldats, versa le charme d’un sourire sur l’enthousiasme qui gonflait les cœurs, et s’offrit pour servir de marraine au régiment.
Les dragons de la Garde, devenus « Dragons de l’Impératrice » purent croire au bonheur et envisager l’avenir avec confiance, puisqu’ils rencontraient, au début de leur carrière, le sourire d’une femme et l’amitié d’une reine.
A l’heure même où, en France, une souveraine baptisait les dragons de la Garde et souriait à leur printemps, une autre souveraine, dans les plaines de la Saxe où l’armée prussienne attendait les soldats de Napoléon, enflammait de ses sourires le régiment de dragons qui portait son nom et dont elle avait revêtu l’uniforme.
Les dragons de l’impératrice Joséphine voulurent reconnaître par une victoire l’amitié de la douce fée qui avait mis la caresse d’un sceptre sur le berceau du régiment.
Ils prirent congé de leur gracieuse protectrice à Mayence, où elle avait accompagné l’Empereur, en lui promettant de cueillir pour elle les immortels lauriers que la belliqueuse épouse de Frédéric-Guillaume rêvait d’ajouter au panache de son casque ; puis ils partirent, emportant son image en leurs cœurs.
Ils passaient comme une trombe, dans la poussière des routes ; mais la victoire avait des ailes : elle les devança, le 14 octobre, dans les champs fertiles d’Iéna.
L’Empereur conduisit alors ses dragons à Berlin, à Posen, à Varsovie.
Les soldats de l’Impératrice, maudissant le destin contraire qui ne leur avait pas permis de moissonner la gloire dans les sillons d’Iéna, promenèrent leur rêve héroïque à travers les mosaïques fleuries où frissonnent l’Oder aux reflets d’acier et la mélancolique Wartha, foulèrent le gazon lépreux des déserts mornes de la Pologne, et allumèrent une flamme d’espérance dans le cœur des fils de Sobieski.
Le destin, qui les avait réservés pour d’autres combats, pour d’autres moissons, leur permit enfin de vivre leur rêve.
Les soldats du tsar, battus successivement à Czarnowo, à Lopakzin, à Golymin et à Pultusk, rétrogradaient vers Kœnigsberg, poussés vigoureusement par les troupes françaises, meute formidable qu’animait la voix de Napoléon.
A Eylau, les Russes durent faire face à la meute ; ils durent employer de nouveau la fortune qui leur avait quatre fois déjà refusé ses faveurs. Les dragons de la Garde comprirent que le moment était venu pour eux de payer le sourire de la femme et l’amitié de la souveraine.
Ils furent sublimes.
A plusieurs reprises, l’Empereur vit entrer comme un boulet dans les masses ennemies le superbe régiment d’Arrighi ; il le vit bondir au milieu de cette mer humaine comme un torrent furieux dont un obstacle arrête un instant la course folle, puis sortir par une brèche sanglante que bouchaient aussitôt de nouvelles poitrines.
Les dragons de la Garde cueillirent, dans la neige d’Eylau, les lauriers qu’ils n’avaient pu moissonner dans les champs d’Iéna.
La récolte, hélas leur coûta bien des deuils, et la gracieuse souveraine laissa tomber une larme sur le bulletin de victoire qui célébrait l’héroïsme de ses filleuls.
Pendant cette campagne de 1807, le régiment eut l’occasion de se distinguer encore dans tous les engagements qui préludèrent à la journée de Friedland.
Combattant tantôt à pied, tantôt à cheval, selon la tactique et les traditions de l’arme, les dragons étaient des adversaires redoutables.
Au moment de l’action, ils mettaient pied à terre, laissaient leurs chevaux à distance et profitaient des accidents du terrain pour attaquer en tirailleurs.
Soudain l’ennemi stupéfait voyait les tirailleurs se rallier sous le feu, sauter en selle et charger en colonne serrée. On eût dit un cyclone naissant brusquement dans un léger orage de printemps.
L’effet produit était merveilleux ; et plus d’une fois, l’audacieuse tactique des dragons fit pencher vers nos armes la balance de la fortune.
L’Empereur avait conservé la vision des charges magnifiques d’Eylau ; le 1° décembre 1807, il augmenta de deux escadrons son régiment de dragons, dont l’effectif fut alors exactement de douze cent soixante-neuf hommes. Au commencement de l’année 1808, une partie du régiment se mit en marche, à travers les brumes de l’hiver français, pour aller guerroyer sous l’éternel azur de l’Espagne, dans la douceur d’un éternel été.
Les fiers soldats de l’impératrice contribuèrent à étouffer la révolte de Madrid ; puis ils poussèrent leurs chevaux vers l’Arlanzon et l’Ebre, ces joyaux sertis par la nature dans un écrin de verdure et de fleurs, et s’arrêtèrent devant l’Atlantique, après avoir forcé Burgos, Logroño, Palencia, Valladolid et Santander. Ils couronnèrent cette merveilleuse chevauchée en accablant l’armée de Galicie à Médina-del-Rio-Seco et en refoulant vigoureusement l’ennemi sur Bonavente, Mayorga et Léon.
L’Empereur vint alors les rejoindre avec le reste du régiment.
Sous les ordres du Maître, les dragons de la Garde se montrèrent supérieurs à leur jeune et glorieuse réputation.
Dans une nouvelle chevauchée, qui fut comme le second acte d’une féerie, ils chassèrent de la Vieille-Castille l’armée d’Estramadure, abreuvèrent leurs chevaux dans les marbres de l’Escurial, passèrent sur le ventre des Espagnols à Somo-Sierra, et rentrèrent en vainqueurs à Madrid.
Ils acculèrent ensuite l’ennemi à la Corogne, devant cet Atlantique tour à tour gracieux et sauvage, qui mêle sa large rumeur à la chanson de la brise et son âpre senteur aux parfums de l’Espagne.
Ce fut le dernier acte d’une féerie qui ne devait pas avoir d’apothéose.
Les dragons abandonnèrent le décor ensoleillé où ils venaient de vivre une épopée pour marcher vers les plaines du Danube, où le canon de l’Archiduc Charles ouvrait la rude campagne de 1809.
Abensberg, Eckmühl, Landshut, Ratisbonne et Vienne furent pour eux de simples étapes sur la route qui devait les conduire à la gloire d’Essling et de Wagram.
Devant le grand fleuve tranquille dont l’eau verte reflétait un ciel monotone et doux, dans une atmosphère mélancolique où semblait flotter le souvenir des héros dont les légendes du pays germain célèbrent les fabuleux exploits, les dragons de l’Impératrice, ces héros de la vieille Garde, ajoutèrent deux pages qui valent les plus belles légendes.
Après Wagram, ils purent enfin remettre le sabre au fourreau et tourner vers la France la tête de leurs chevaux.
Et la France les trouva beaux comme la légende et grands comme l’histoire, ces soldats qui venaient goûter, sous le ciel natal, un repos gagné par tant de victoires. Les dragons pourtant ne se reposèrent pas tous ; deux de leurs escadrons franchirent les Pyrénées, apportant à l’armée d’Espagne un peu de la gloire du Danube.
Au mois de mars 1812, les dragons de la garde sautèrent en selle, et sous les ordres du général Saint-Sulpice, leur colonel, s’acheminèrent joyeusement vers les grasses prairies de l’Allemagne, qui devaient être pour eux comme le vestibule fleuri des immensités blanches de la Russie.
Quelques mois plus tard, ils campaient sur les ruines fumantes de Smolensk après avoir promené l’ombre de leurs escadrons dans l’eau transparente du Niémen, traversé Wilna au milieu des acclamations des Lithuaniens, et reçu dans leurs bras, à Witepsk, les frères que leur rendait l’Espagne.
La nature, qui devait les trahir, la fortune, qui devait les abandonner, souriaient alors à leur enthousiasme et à leur foi.
Ils crurent au sourire de la nature et au sourire de la fortune ; ils crurent à la gloire, qui chantait en eux sa jolie chanson et mettait en leurs âmes le rayon d’or de l’espérance.
Bientôt, hélas ! la fumée de Moscou étouffa la chanson, emporta l’enthousiasme et l’espérance. Mais rien ne put entamer la foi des dragons de la Garde.
Ils furent admirables dans le drame de la Russie comme ils l’avaient été dans la féerie de l’Espagne.
Le froid, la faim, la maladie, la misère, se heurtèrent sans succès au granit de leurs consciences. Ils laissèrent sous la neige bien des cadavres ; ils n’y laissèrent pas une parcelle de leur réputation.
Partout où le danger se présenta, on les vit enlever leurs chevaux grelottants ; et comme toujours les cosaques russes reculèrent devant ces hommes, qui étaient des fantômes, et ces chevaux , qui étaient des squelettes.
A Bourzowo, quatre mille Cosaques enveloppent un de leurs détachements commandé par deux officiers. Les dragons sont un contre dix : qu’importe ! Ces fiers soldats n’ont jamais compté. – Chargez ! – C’est un tourbillon contre un ouragan.
Le tourbillon balaie l’ouragan, le détachement écrase les Cosaques, mais il perd cinquante hommes et ses deux officiers.
A Malojaroslawetz, les escadrons de Platow pénètrent jusqu’au quartier général de Napoléon et enlèvent six bouches à feu. Bessières, Rapp, le major Letort s’élancent : « A nous les dragons ! » Aussitôt l’ennemi est culbuté, sabré, haché, et les pièces, teintes du sang des Russes rentrent au quartier général.
Dorogobuj, Orcha, Borisow, toutes les étapes de la route sinistre, toutes stations de l’épouvantable calvaire, virent les charges héroïques des hommes fantômes montés sur les chevaux-squelettes.
Dans l’océan de neige, où la Grande Armée, devenue sourde à la voix de son pilote, flotta comme un navire désemparé et connut les angoisses du naufrage, Napoléon put apprécier l’inébranlable fidélité de la vieille Garde. Cette fidélité le consola de bien des déceptions, de bien des souffrances, de bien des deuils ; elle fut comme un baume très doux sur la blessure de son cœur.
Dès son retour en France, il pleura les morts et combla les vivants de ses faveurs, acquittant ainsi la dette de reconnaissance contractée dans l’infortune. Puis il voulut oublier ce passé douloureux, et il prépara l’avenir en ouvrant les rangs de sa Garde à de nouveaux dévouements.
Le 23 janvier 1813, le régiment de dragons s’augmenta d’un sixième escadron, dont les trois cents hommes se nommèrent « seconds dragons de jeune Garde » ; ils portaient le même costume que les anciens, mais n’avaient pas d’aiguillettes.
Ces jeunes cavaliers rêvaient d’entrer dans la carrière où leurs aînés avaient moissonné la gloire.
Ils y entrèrent quelques mois plus tard à Bautzen et à Wurschen, se battirent ensuite à Dresde, à Geyersberg, à Nollendorf, à Peterswalde, et trouvèrent la gloire le 16 octobre à Wachau, où ils la cueillirent aux côtés de leurs anciens en chargeant avec eux les cavaliers de la Garde russe et les redoutables cuirassiers autrichiens.
Le surlendemain, les dragons de la Garde roulèrent un cyclone dans l’effroyable mêlée de Leipsick, fauchant les hommes comme le vent furieux des tempêtes fauche en passant les épis mûrs.
Dans la dernière journée de cette campagne,si glorieuse pour eux, à Hanau, ces merveilleux soldats reculèrent les limites de l’héroïsme.
Dix mille ennemis enveloppaient les canons français, que les flots sans cesse renouvelés de ce torrent humain battaient avec rage. Les canons éteints, c’était la route de France coupée, c’était la captivité ou la mort, c’était la ruine.
Les dragons de la Garde, enlevés par l’intrépide Letort déjà blessé, opposent au torrent furieux la digue de leurs poitrines et brisent l’élan des flots menaçants.
Devant ces hommes devenus des démons, devant ce régiment devenu torrent à son tour, les escadrons autrichiens et bavarois, les Cosaques de Czernichew, se débandent et tourbillonnent dans la plaine étroite que balaient les boulets des artilleurs de Drouot.
La route de France était libre.
Mais les dragons payaient de beaucoup de sang leurs magnifiques lauriers : pas un seul qui ne fût couvert de blessures ; le chef d’escadron Testot-Ferry avait reçu vingt-deux coups de sabre, Letort avait eu un cheval tué sous lui.
Dans la plaine d’Hanau, les géants de la vieille Garde avaient ouvert à l’armée française la route de la patrie ; mais n’avaient pas pu, hélas ! la fermer derrière nos soldats.
L’azur ensoleillé où l’aigle impérial avait plané si longtemps disparaissait sous les nuages menaçants ; la nation tout entière vivait dans une atmosphère de tristesse et d’angoisse, devant un inconnu lourd de dangers et de larmes.
Au mois de janvier 1814, les cloches des vieilles églises de la Champagne, ces aïeules de bronze dont la voix chevrotante avait si longtemps remercié le ciel des succès de nos armes, mêlèrent leurs sanglots au fracas du canon de Bar-sur-Aube.
La tragédie qui allait se dérouler autour du trône de Napoléon venait de commencer ; tous les vaincus, qui depuis quinze ans attendaient leur heure, se ruaient, unis dans une même haine, sur le vainqueur trahi par la fortune. C’était la lutte de l’Europe contre la France, d’un monde contre une nation.
A l’Europe, l’Empereur opposa sa vieille Garde. Pour les dragons, ce fut une nouvelle floraison de gloire sous une formidable poussée d’héroïsme, une chevauchée merveilleuse avec arrêt sur tous les champs de bataille.
Flanqués d’un régiment d’éclaireurs qui avait été créé le 9 décembre 1813, ils chargèrent à Lonjeau, à Bar, à Brienne, à la Rothière, à Troyes, à Champaubert, à Montmirail,à Château-Thierry, à Vauchamp, à Mormant,à Montereau, à Méry, à Reims, à Craonne, à Arcis, à Saint-Dizier, à Paris ; ils chargèrent partout, et partout, ils furent beaux comme des dieux.
A Champaubert, cent dragons firent déposer les armes à quinze cents Russes ; à Château-Thierry, le régiment broya huit bataillons formés en carrés et prit douze canons ; à Château-Thierry encore, Napoléon embrassa tous ses dragons, ivres de joie et d’orgueil, sur la joue du brave Letort, qui les commandait. C’était ainsi qu’au temps de la chevalerie, le roi Henri II avait récompensé Tavannes, le héros de Renty.
L’Europe ne put vaincre la vieille Garde, mais elle la noya sous le flot de ses innombrables bataillons, et la campagne de France, où le génie de Napoléon atteignit au sublime, se termina dans la cour de Fontainebleau.
Le 12 mars 1814, le régiment des dragons de la Garde devint le « corps royal des dragons de France ».
Mais si la fantaisie d’un nouveau maître pouvait changer le nom du régiment, il était impossible de changer l’âme des braves qui le composaient, de changer leur cœur.
De cœur et d’âme, ces fidèles soldats restèrent au Maître exilé, dont l’infortune habitait un îlot de la méditerranée et dont la gloire habitait le monde ; leurs pensées et leurs espérances allaient vers un coin de verdure ensoleillé perdu entre deux infinis, que la haine de l’Europe avait donné pour prison à leur Empereur.
Et lorsque l’Empereur vint redemander à la France son trône et son armée, ils ne manifestèrent aucun étonnement : ils l’attendaient ; ils l’attendaient et ils étaient prêts.
De nouveau l’Europe se dressa devant ce trône qui ne voulait pas tomber, et les dragons purent rêver de grandes choses.
Hélas ! Ce ne fut qu’un rêve, un beau rêve.
Le 16 juin, ils virent briller à Fleurus, le dernier sourire de la victoire, puis ils marchèrent vers les champs de Waterloo, où trois cents dragons, vingt-cinq officiers et le vaillant Letort trouvèrent une fin digne de leur passé.
Le 16 décembre 1815, le régiment fut licencié, et les braves qui portaient, vivante, la renommée superbe de tant de morts regrettèrent de n’avoir pas suivi leurs frères dans la tombe éternelle, où finissent les souffrances humaines.