Auteur Sujet: Mais ou etait notre Flotte?  (Lu 18070 fois)

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Mais ou etait notre Flotte?
« le: 20 octobre 2008, 17:55:43 pm »
Mais ou etait notre flotte en ces periodes?
-1759 Amiral contre hawke
-11 octobre déroute de la flotte francaise division Bompard detruite par le Commodore Anglais Warren au nord-ouest de l'irlande
-Aboukir Amiral Brueys D'Aigailliers contre Amiral Nelson
-21 octobre 1805
N'avons nous eu que des echecs avec notre flotte de guerre?
la marine n'est pas mon fort un  peu d'aide serait le bien venu




Tof le grognard

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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #1 le: 20 octobre 2008, 20:06:08 pm »
Non n'avons pas eu que des défaites, même s'il y en a eu pas mal. Il faut savoir que l'Angleterre s'est dotée d'une marine très puissante bien avant la France sous l'impulsion de son roi le plus fou (il y en a eu beaucoup pourtant ^^) : Henri VIII.

La flotte française a tout de même remporté de belles batailles navales, dont certaines qui sont remarquables mais peu connues : Algésiras (1801) reste le plus brillant exemple durant les guerres napoléoniennes.

Cependant, les Britanniques ne nous ont pas mis des droites à répétition, nous avons eu Robert Surcouf, qui fut sans conteste le plus grand marin de l'histoire de France, et qui rayonna par ses victoires et sa créativité dans les batailles navales. Si vous avez vu le film Master and Commander où le capitaine anglais utilise un subterfuge (il met deux lampes sur un radeau pour que dans la nuit, l'on croit qu'il s'agit de la poupe du navire), en réalité, ce stratagème fut inventé par notre Surcouf national. Mais les Américains n'ont aucun respect de cela, et d'ailleurs, ils ne nous ont pas autant aidé qu'ils l'auraient dû sur les mers pendant l'Empire. La face du monde serait peut-être différente...

Trafalgar n'aurait pas pu être une victoire, si tu regardes comment les Anglais arrivaient sur nous, en deux colonnes contre notre unique colonne, et par le flanc... Villeneuve était un ahuri pessimiste et borné, mais il faut bien avoué que Nelson à sa place n'aurait pas fait mieux...

La maîtrise anglaise des mers va se poursuivre jusqu'à la seconde moitié du XXème siècle où les Etats-Unis vont faire marcher leur machine de guerre pour la Seconde Guerre Mondiale. Désormais la Royal Navy est complètement inutile, car si dans le passé, les mers étaient capitales, aujourd'hui, ce sont les airs. C'est pourquoi il faut avoir une bonne aviation.

Je m'égare un peu, mais plutôt que de se dire : « Mortecouille, nous étions nuls sur mer ! », disons-nous plutôt : « L'avenir est dans l'aviation, et nous avons un train d'avance sur nos meilleurs ennemis. ».

Bonne soirée !

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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #2 le: 21 octobre 2008, 00:49:23 am »
Il faut savoir aussi que techniquement parlant nos navires étaient meilleurs que la flotte anglaise. cependant on peut avoir le plus super instrument de travail si on n'a pas les hommes derrières. Ce fut notre cas ! en face l'inverse, une royal navy entrainé avec de vieux navires, avec surtout en face des statéges navals de génie !! et que d'audace !
Stratégiquement c'est la révolution, car les anglais au lieu d'appliquer les régles de l'ancien régime qui veut que deux flottes se mettaient en ligne parallèle l'une en face de l'autre et se tirer dessus afin de donner le plus de dégat possible, ils choississent l'attaque. L'exemple c'est Trafalgar.

LE PLAN


 2 lignes viennent couper perpendiculairement la ligne français en avant et en arrière. L'audace est dans la vitesse, car lorsque tu es en T la ligne adverse transversale peut tirer de toutes ses bordées sur le navire de tête..c'est pour cela qu'il faut un navire puissant et rapide en tête de ligne d'attaque comme l'était le Victory.
coté anglais donc c'est tenir..et là entre la tactique car dès que tu coupes la ligne francaise tu tues l'adversaire dans la partie la moins résistante la proue et la poupe et des deux coté starboard & portside et c'est le massacre ! car les bordées traversent à ce moment là les navires français de part enpart. Là dessus 2 doctrines navales s'opposent, coté anglais on vise la coque car il faut détruire le navire et tuer le plus d'homme avant l'abordage. Coté francais on détruit la voilure afin de ralentir le navire et pouvoir manoeuvrer et le détruire ! coupant ainsi la ligne et tuant les hommes aux manoeuvres et aux bordées, il est facile 1. de briser la ligne continue 2. de manoueuvre soit pour aborder soit rester en position perpendiculaire afin de pulveriser proue et poupe adversaire tout en te gardant de l'ensemble de la bordée adverse.

LE VICTORY COUPE LA LIGNE FRANCAISE


après trafalgar on va assister à la guerre de course et la chasse au convoi !! ce que tu retrouves dans les aventures de Jack aubrey ou Hornblower qui même romancé montre la parfaite maitrise des mers de la royal navy.

LE HMS SURPRISE EN CHASSE


coté français, on se trouve en face de l'Empereur qui n'est pas marin. Des cadres de marine absents, voir inexistant.. Peut être l'empereur aurait du investir sur tous nos aventuriers malouins, car finalement ce n'est pas dans la guerre conventionnelle que nous avons eu des victoires en mer mais dans la chasse et l'harcèlement. Lire sur le sujet, la vie de garneray et surcouf et un excellent livre corsaires de la république et de l'empire.
coté anglais tu peux lire les romans cités, plus historique Nelson de Georges fleury et l'encyclopédie trafalgar companion de Mark adkin. en architecture navale lire les livres de Robert gardiner Warship of the napoleonic era et frigates of the napoleonic wars edité par l'academie naval d'annapolis.

Avant de terminer pariente cite le film Master & commander, le navire français dans le film a une architecture américaine.. comme le dit pariente il est vrai en architecture navale si les USA avaient vraiment jouer son role d'allié de l'Empereur la face du monde aurait été changé. Car à l'époque on assiste au premier Ironsides des navires avec une membrures très serrées, une proue plus fine et la venue du cuivrage de coque.. le plus bel exemple et rescapé des guerres USA vs GB aux temps de napoléon est l'USS constitution qui pulverisa au cours d'un duel mémorable la frégate britannique guerrière !!

LE USS CONSTITUTION FACE A LA GUERRIERE


LE USS CONSTITUTION AUJOURD'HUI


en espèrant que mon blabla t'a éclairé sur le sujet.. Sujet aussi passionnant que les guerres sur terre qui malheureusement est peu traité en langue française !!

Pour moi tous ces navires de cette époque sont les plus beaux..avec ceux de la coupe de l'America mais c'est un autre sujet !!

bon vent

Ps: pour Pariente grosse erreur ce n'est pas seulement les airs qu'il faut controler aujourd'hui mais aussi les mers.. Les USA l'ont compris avec leur immenses porte avions, unité principale de toutes les flottes US !!.. avant tout une puissance militaire doit avoir une force de projection !!
« Modifié: 21 octobre 2008, 12:38:05 pm par Jack Aubrey »
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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #3 le: 21 octobre 2008, 09:34:14 am »
bonjour Jack.

trés bon exposé,avec les images c'est "plus mieux"  :twisted:

salutations grognard.

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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #4 le: 21 octobre 2008, 10:45:40 am »
  Merci mon général pour ce bel exposé,
  On aurait pu parler aussi de la différence de qualité entre les équipages, d'un coté, anglais, des officier "mariné" et des équipages  "enchainés" aux navires, victimes de la presse, de l'autre, français, des nobles peu concernés aux commandes et des citoyen mal traités sur les ponts..... ;)

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Re : Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #5 le: 21 octobre 2008, 10:50:13 am »
  Merci mon général pour ce bel exposé,
  On aurait pu parler aussi de la différence de qualité entre les équipages, d'un coté, anglais, des officier "mariné" et des équipages  "enchainés" aux navires, victimes de la presse, de l'autre, français, des nobles peu concernés aux commandes et des citoyen mal traités sur les ponts..... ;)

c'est vrai mais pour moi cela paraissait évident !! sur la Presse, lire le roman Enrolé de Force !!!
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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #6 le: 21 octobre 2008, 12:34:13 pm »
Peut être le savez vous mais le grand mât de l'Orient, trophée de la première bataille d'Aboukir, fournira le bois du  cercueil de Nelson.

Moliere
Dès que l'infanterie aura abordé l'ennemi, nous chargerons sur les canons et leur bouclerons la gueule ! General Fournier a la berezina

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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #7 le: 21 octobre 2008, 12:52:01 pm »
Le contrôle des mers avec leurs flottes dans tous les océans leur permettent surtout de pouvoir être actif partout, cependant, comme tu l'as souligné ce sont les portes-avions qui font leur puissance.

De fait, lorsque tes avions de chasses passent deux fois (pour le F-16 par exemple) le mur du son et que la flotte ennemie peine à atteindre 55 km/h, et qu'un avion peut atteindre des cibles très éloignées, tu comprends que la flotte se retrouve face à l'aviation comme une tortue face à un rapace... Les guerres modernes ont reposé sur le contrôle des airs (Bataille d'Angleterre et Guerre des Six-Jours l'illustrent parfaitement).

Cependant, et c'est important de le souligner, Sciences&Vie parle d'une recherche qui pourrait aboutir à ce que les sonars ne détectent plus les sous-marins, ce qui aurait pour conséquence de rendre les sous-marins nucléaires indétectables et donc terriblement puissants.

Hors ligne Jack Aubrey

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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #8 le: 21 octobre 2008, 19:11:36 pm »
21 octobre 1805 ! TRAFALGAR !!
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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #9 le: 22 octobre 2008, 13:48:55 pm »
Non...Ils n'étaient pas tous mauvais.



La frégate La Bayonaise prenant à l'abordage la frégate anglaise l'Embuscade (14 décembre 1798).
“Jamais d’aultres armes nous prendront, que celles que nous élisons ; et nous disons pour réconfort, nous voulons la liberté ou la mort !”

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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #10 le: 22 octobre 2008, 15:18:06 pm »

Pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas  :twisted: se rendre en Angleterre : petite visite guidée du HMS Victory.

http://www.stvincent.ac.uk/Heritage/1797/Victory/index2.html
“Jamais d’aultres armes nous prendront, que celles que nous élisons ; et nous disons pour réconfort, nous voulons la liberté ou la mort !”

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Re : Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #11 le: 22 octobre 2008, 16:56:49 pm »
Non...Ils n'étaient pas tous mauvais.



La frégate La Bayonaise prenant à l'abordage la frégate anglaise l'Embuscade (14 décembre 1798).

effectivement en individuel ou en groupe de chasse les français n'étaient pas mauvais voir très bon !! voir la biographie de linois par ex que rencontre dans l'une de ses aventures jack aubrey

 Fils d'un aide-commissaire de la Marine, Linois est parent du célèbre ingénieur Sané. Il fait ses études à Brest, et entre dans la Marine en 1776, an tant que volontaire. Il a alors 15 ans.

        Lieutenant de frégate auxiliaire en 1779, il est nommé enseigne de vaisseau en juillet 1781. Il effectue de nombreux embarquements qui le conduiront à l'île de France en 1784. En 1789, il est Brest, où il est fait lieutenant de port, avant d'être reclassé en tant que lieutenant de vaisseau. Il devient alors second de la frégate Atalante et part faire campagne aux Indes dans la division du marquis de Saint-Félix, de janvier 1791 à mars 1794.

        A son retour en France, il obtient le commandement de l'Atalante. Envoyé avec deux corvettes pour aller au devant d'un convoi de blé en provenance des Etats-Unis, il doit livrer combat au vaisseau anglais de 74 Swiftsure. Au terme d'un dur combat, il ne se rendra que parce qu'un boulet anglais, fauchant le mât d'artimon, emporte son pavillon ! Le commandant anglais lui rend son épée : "on ne désarme pas un homme tel que vous".

        Libéré en mars 1795, il est promu capitaine de vaisseau, et reçoit le commandement du vaisseau de 74 canons le Formidable, avec lequel il participe au désastreux combat de Groix, dans l'escadre de Villaret-Joyeuse. Il est l'un de ceux qui résiste le plus longtemps à l'amiral anglais Bridport. Blessé, il perd l'œil gauche au cours de l'affrontement.

        Prisonnier, il est rapidement échangé. En 1796, il participe à l'expédition d'Irlande, aux commandes du Nestor. En avril 1799, il devient contre-amiral. Il devient alors chef d'état-major de Bruix sur l'Océan, lors de l'expédition d'Egypte, puis second de Ganteaume lorsque celui-ci tente le sauvetage du corps expéditionnaire, en 1801.

        Linois est alors chargé de conduire trois vaisseaux, les Formidable, Desaix et Indomptable, ainsi qu'une frégate, la Muiron, rejoindre l’escadre franco-espagnole de Cadix. Prévenu que l’amiral anglais Saumarez bloque ce port avec 7 vaisseaux et 2 frégates, il décide de mouiller à Algésiras, le 4 juillet.

        Le 6, la division du contre-amiral Saumarez, composée de 6 vaisseaux, vient jeter l’ancre devant sa division et ouvre le feu. Au terme d'un féroce combat, l’Hannibal, échoué, est forcé de se rendre, alors que Saumarez se replie sur Gibraltar. Linois est victorieux.

L’escadre de Cadix arrive en rade d’Algésiras le 9 juillet ; Linois a déjà renfloué ses vaisseaux, effectue quelques réparations, et repart le 12. Mais sur la route de Cadix, les alliés sont attaqués, de nuit, par Saumarez. Celui-ci sème la confusion dans nos lignes : deux trois-ponts espagnols, le Réal Carlos et le San Hermenegildo, se canonnent, prennent feu et finissent par exploser. Un français, le Saint-Antoine, est pris. Le Formidable, seul à l’arrière garde, livrera un superbe combat, à un contre quatre. L’escadre combinée arrive finalement à Cadix le 13 juillet dans l’après-midi.

        Durant la paix d'Amiens, Linois est sur l'Intrépide dans l'escadre de Villaret Joyeuse, et participe à l'expédition de Saint Domingue. Il est de retour en France en avril 1802.

        Le 31 janvier 1803, il est nommé commandant des forces navales françaises à l'est du cap de Bonne Espérance.

        Le 6 mars 1803, peu avant la rupture de la paix d'Amiens et alors que la tension avec l'Angleterre est déjà très vive, il est promu Commandant des forces navales de l'Océan Indien et quitte Brest à la tête d'une petite division (un vaisseau de 74, le Marengo, 2 frégates de 40 canons, L'Atalante et la Belle-Poule, et une frégate de 36 canons, la Sémillante). Sa mission est de voguer vers l'océan Indien, de récupérer les cinq comptoirs de l'Inde et d'y débarquer, avec quelques troupes, le nouveau gouverneur des "Etablissements français de l'Inde", le général de division Decaen.

        Mais la situation se dégrade très vite entre la France et l'Angleterre. Le 16 mars, Decrès fait appareiller d'urgence un brick, le Bélier, afin de rattraper Linois et de lui annoncer la reprise quasi-certaine de la guerre et l'ordre de se replier sur l'île de France. Le brick n'arrive à la colonie hollandaise du Cap que 40 heures après le départ de Linois vers Pondichéry...

        Le 11 juillet 1803, la division Linois arrive à Pondichéry, où se trouve déjà l'escadre anglaise des Indes, forte de 5 vaisseaux et 3 frégates. Les négociations commencent immédiatement, les Anglais refusant tout net de restituer quoique ce soit.

        Ce n'est que le 12 juillet que Linois est averti, par le Bélier qui vient d'arriver sur zone, de la reprise quasi-certaine de la guerre. Il apprend alors ses nouveaux ordres, qui sont de se replier sur l'île de France. Les Anglais connaissent déjà la situation politique depuis le 5 juillet...

        Encerclé à Pondichéry, il invite alors l'amiral anglais, Rainier, à venir déjeuner à son bord le lendemain, 13 juillet. Rainier accepte, mais découvre avec stupeur le lendemain que les Français ne sont plus là, ne laissant sur leurs mouillages que des chaloupes vides : Linois a profité de la nuit pour s'éclipser discrètement! Seuls 180 hommes et un colonel, débarqués trop tôt, ont dû être abandonnés aux Anglais. Ils seront ramenés en Europe par la suite.

        Le 21 août, il arrive enfin au port du Nord-Ouest, à l'île de France. La dépêche de Decrès annonçant la reprise de la guerre n'arrive à l'île de France que le 25 septembre.

        Le 8 octobre, il appareille pour chasser le commerce anglais. Sa division est amputée de l'Atalante mais renforcée par le Bélier. Il se rend sur la côte de Sumatra, passe par Batavia, monte jusqu'en mer de Chine, et finit par rentrer en mai 1804, après avoir fait de nombreuses prises. Il aura tout de même essuyé un échec près de Poulo d'Aor, laissant filer un riche convoi de 20 indiamen, prenant ces grands navires pour des navires de guerre. Cet épisode va l'opposer à Decaen, qui va ruiner sa réputation. "Il a rendu le pavillon français la risée de l'Europe (...) C'est l'honneur que je veux qu'on conserve, et non quelques morceaux de bois et quelques hommes. Je voudrais pour beaucoup que ce malheureux événement ne fût pas arrivé; je préférerais avoir perdu trois vaisseaux" : c'est ce qu'écrit Napoléon à Decrès, suite aux rapports qu'il reçoit sur cette affaire. Napoléon ordonne en outre de publier toutes les dépêches de Decaen dans le Moniteur, humiliant encore plus le pauvre Linois.

        Cela ne l'empêche pas de reprendre la mer du 20 juin au 31 octobre 1804, pour une seconde campagne. Il passe par les Comores, se dirige sur les Maldives et sur Ceylan, avant d'écumer le golfe du Bengale : il arrive en rade de Visigapatam où se trouve le vaisseau anglais de 60 canons Centurion, dont il force l'échouage.

        Le Marengo et la Sémillante entrés en cale sèche, Linois reste à terre, envoyant ses frégates faire la course de façon isolée.

        Le 21 mai 1805, il quitte l'île de France avec le Marengo et la Belle Poule pour rentrer en France. Se ravitaillant sur ses prises, il attend plus d'un mois près de Sainte-Hélène en espérant capturer un convoi de Chine. Il apprend alors la chute du Cap, qui vient de tomber aux mains des Anglais, et décide de remonter en France.

        Le 13 mars 1806, il tombe de nuit sur l'escadre de Warren, qui recherche celle de Willaumez. Les Anglais, forts de 5 vaisseaux dont 1 trois ponts, de 2 frégates et d'1 corvette, finissent par avoir raison des Français, qui sont finalement pris après un violent combat. Grièvement blessé, Linois est capturé. Fait comte d'Empire en 1810, il ne sera échangé qu'en avril 1814, après la restauration de Louis XVIII. L'étonnante longueur de cette captivité ne pouvant que traduire une volonté de l'Empereur de ne pas le récupérer, en dépit de l'éloquent tableau de chasse qu'il aura acquis en deux ans (le comptoir anglais de Benkoelen dévasté, 25 navires marchands dont 5 indiamen capturés, au prix d'1 vaisseau de 74 et de 3 frégates).

        Le roi le nomme gouverneur de la Guadeloupe en avril 1815. Il se rallie à Napoléon durant les Cent-Jours, mais doit capituler devant l'attaque de l'île par les Anglais, le 10 août. Il sera jugé et acquitté par un tribunal militaire en mars 1816. Il part alors en retraite, et se retire à Versailles, où il meurt à l'âge de 95 ans, en 1848, après avoir été fait vice-amiral honoraire le 22 mai 1825.

pour aller plus loin sur nos marins français sous l'Empire ce lien: http://pagesperso-orange.fr/marine-imperiale/amiraux/amiraux.htm


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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #12 le: 25 octobre 2008, 13:46:25 pm »
TRès intéressant, merci   ;)
                                                     

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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #13 le: 09 septembre 2010, 21:33:22 pm »
Une victoire Française  

La bataille de Grand-Port sur l'ïle de France du 23  aout au 28 aout 1810.

Aprés que lîle de la Réunion soit tombée au mains de l'Anglais Rowley, Napoléon decide d'envoyer Victor Duperré jeune capitaine de vaisseau.
Duperré s'embarque sur la frégate le Bellone , et part dans l'ocean indien.
Au cours de cette campagne il s'empare de plusieurs navires de la compagnie Anglaise des indes , et d'une frégate Portugaise.
Il forme une division , puis l'arme,ensuite rejoint le Gouverneur Decaen à l'ïle de  France.
Rowley envoie le capitaine "sans peur" Willoughby, pour etablir une premiere main-mise sur l'île.
Willoughby s'empare de plusieurs postes, le 20 aout ........

Les français sont accrochés aux hauts-fonds, la flotte anglaise composée de quatre frégates lance l'attaque en deux fois etallée sur deux jours.
La flotte Française resiste , aidée de l'artillerie côtiere du gouverneur Decaen , feront s'echouer la quasitotalité de la flotte anglaise.
Une seule frégate Anglaise arrive a s'echappée , elle sera faite prisonniére par trois nouvelles frégates Française venues de Port-Louis......



« Modifié: 09 septembre 2010, 21:37:59 pm par tof »

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Re : Mais ou etait notre Flotte?
« Réponse #14 le: 19 septembre 2010, 19:38:35 pm »
bonjour

notre marine fit parfois des prodiges comme aux combat de la baie de Cheasapeake, qui fut le Waterloo Anglais qui mit fin à leur domination en Amerique du nord et permit l'indépendance des Etats-Unis.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_baie_de_Chesapeake

salutations grognards.