Auteur Sujet: 1er bulletin de la Grande Armée - 7 octobre 1805  (Lu 2543 fois)

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1er bulletin de la Grande Armée - 7 octobre 1805
« le: 08 octobre 2008, 15:59:16 pm »
1er Bulletin de la Grande Armée, Nördlingen, 15 vendémiaire an XIV

L'Empereur est parti de Paris le 2 vendémiaire et est arrivé le 4 à Strasbourg.
Le maréchal Bernadotte qui, au moment où l'armée était partie de Boulogne, s'était porté de Hanovre sur Göttingen, s'est mis en marche vers Francfort pour se rendre à Würzburg, où il est arrivé le 1er vendémiaire.
Le général Marmont, qui était arrivé à Mayence, a passé le Rhin sur le pont de Cassel et s'est dirigé sur Würzburg, où il a fait sa jonction avec l'armée bavaroise et le corps du maréchal Bernadotte.
Le corps du maréchal Davout a passé le Rhin le 4, à Manheim, et s'est porté, par Heidelberg et Neckarelz, sur le Neckar.
Le corps du maréchal Soult a passé le Rhin le même jour, sur le pont qui a été jeté à Spire, et s'est porté sur Heilbronn.
Le corps du maréchal Ney a passé le Rhin le même jour, sur le pont qui a été jeté vis-à-vis de Durlach, et s'est porté à Stuttgart.
Le corps du maréchal Lannes a passé le Rhin à Kehl le 3, et s'est rendu à Ludwigsburg.
Le prince Murat, avec la réserve de cavalerie, a passé le Rhin à Kehl le 3, et est resté en position pendant plusieurs jours devant les débouchés de la forêt Noire ; ses patrouilles, qui se montraient fréquemment aux patrouilles ennemies, leur ont fait croire que nous voulions pénétrer par ces débouchés.
Le grand parc de l'armée a passé le Rhin à Kehl le 8, et s'est rendu à Heilbronn.
L'Empereur a passé le Rhin à Kehl le 9, a couché à Ettlingen le même jour, y a reçu l'électeur et les princes de Bade, et s'est rendu à Ludwigsburg chez l'électeur de Wurtemberg, dans le palais duquel il a logé.
Le 10, les corps du maréchal Bernadotte et du général Marmont, et les Bavarois, qui étaient à Würzburg, se sont réunis et se sont mis en marche pour se rendre sur le Danube.
Le corps du maréchal Davout s'est mis en marche de Neckarelz et a suivi la route de Moeckmühl, Ingelfingen, Crailsheim, Dinkelshühl, Fremdingen, Oettingen, Harburg et Donauwoerth.
Le corps du maréchal Soult s'est mis en marche de Heilbronn et a suivi la route d'Oeringen, hall, Abtsgmünd, Aalen et Noerdlingen.
Le corps du maréchal Ney s'est mis en marche sur Stuttgart et a suivi la route d'Esslingen, Goeppingen, Weissenstein, Heidenheim, Neresheim et Noerdlingen.
Le corps du maréchal Lannes s'est mis en marche de Ludwigsburg et a suivi la route de Beutelsbach, Plüderhausen, Gmünd, Aalen et Noerlingen.
Voici la position de l'armée au 14 :
Le corps du maréchal Bernadotte et les Bavarois étaient à Weissenburg.
Le corps du général Marmont, à Wassertründingen.
Le corps du maréchal Davout, à Oettingen, à cheval sur la Woernitz.
Le corps du maréchal Soult, à Donauwoerth.
Le corps du maréchal Ney, à Geislingen.
Le corps du maréchal Lannes, à Neresheim.
Le prince Murat, avec ses dragons, bordant le Danube.
L'armée est pleine de santé et brûlant du désir d'en venir aux mains.
L'ennemi s'était avancé jusqu'aux débouchés de la forêt Noire, où il paraît qu'il voulait se maintenir et nous empêcher de pénétrer. Il avait fait fortifier l'Iller. Memmingen et Ulm se fortifiaient en grande hâte.
Les patrouilles qui battent la campagne assurent qu'il a contremandé ses projets et qu'il paraît fort déconcerté par nos mouvements, aussi nouveaux qu'inattendus.
Les patrouilles françaises et ennemies se sont souvent rencontrées. Dans ces rencontres, nous avons fait 40 prisonniers du régiment à cheval de Latour.
Ce grand et vaste mouvement nous a portés en peu de jours en Bavière, nous a fait éviter les montagnes Noires, la ligne des rivières parallèles qui se jettent dans la vallée du Danube, l'inconvénient attaché à un système d'opérations qui auraient toujours en flanc les débouchés du Tyrol, et, enfin, nous a placés à plusieurs marches derrière l'ennemi, qui n'a pas de temps à perdre pour éviter sa perte entière.
 

Paru dans Le Moniteur du 21 vendémiaire an XIV (13 octobre 1805)
« Modifié: 08 octobre 2008, 16:10:29 pm par lodi57 »
“Jamais d’aultres armes nous prendront, que celles que nous élisons ; et nous disons pour réconfort, nous voulons la liberté ou la mort !”