Une petite remarque en passant.
Vous évoquez dans le point 4 la théorie selon laquelle Napoléon aurait répugné à donner des responsabilités importantes à ses maréchaux et généraux.
Je ne crois pas que cela puisse être soutenu à la lumière d'une étude détaillée des différentes campagnes.
En effet, dans différentes campagnes, comme celle de 1805 ou encore celle de 1807, de lourdes responsabilités étaient laissées à ses maréchaux. Pensez à la manoeuvre confiée à Ney ou Lannes avant Friedland. Sans parler de la Campagne d'Espagne.
Je crois que Napoléon avait un ascendant formidable sur ses hommes, savait inspirer la fidélité et même le fanatisme. Mais son management avait une faille importante. Napoléon avait tendance à susciter un amour déraisonnable chez ses subalternes qui ainsi en arrivaient à rivaliser entre eux pour être SON préféré. Napoléon, au lieu de canaliser ces tendances pour inciter ses hommes à dépenser leur énergie dans l'intérêt général, avait, je le crois, un peu tendance à entretenir ces tensions, sans doute en pensant que ses hommes n'en seraient que davantage portés à l'exploit pour se différencier.
Parfois, cela aboutit au pire. On se souvient de Lannes affrontant Bessières au sabre, au soir d'Essling, séparés in extremis par Masséna. Ou encore de la bataille Fuentes de Oñoro où la rivalité Bessière - Masséna coûta la victoire.