Je me permets de répondre puisque nous sommes dans une rubrique consacrée non pas au jeu Histwar mais à l'histoire tout court et que le débat a été lancé à plusieurs reprises par certains membres du forum.
Personnellement je ne me prononce pas sur le point de vue de l'auteur de cet article qui a bien le droit de penser ce qu'il veut... à l'instar du "quidam" (sic) qu'il critique vertement dans son texte.
S'il veut sa commémoration, qu'on lui donne. Pour ma part, j'aurais aussi aimé que des activités se déroulent autour du 2 décembre, ne serait-ce que pour voir et revoir des films, reportages, documentaires autour de cette période qui nous réunit tous sur ce forum à travers le jeu de JMM.
Par contre, ce qui m'horripile c'est la capacité qu'ont certains de toujours stigmatiser autrui en les rendant coupables de fautes qu'ils n'ont pas commises ou, pire, en les désignant à la vindicte populaire de leurs propres frustations.
Le tout bien sûr, n'étant pas sans arrières pensées. Comme d'habitude, devrais-je dire, en ces temps d'intense manipulation médiatique.
Je m'explique :
Dans cet article, l'auteur désigne successivement un simple écrivain puis la(sic) "plus haute autorité de l'Etat" comme responsable de la non célébration d'Austerlitz.
Dans ce même article, l'auteur nous indique que le Premier Ministre français a du "avaler son petit chapeau" du fait de cette non commémoration, lui qui a commis un ouvrage que vous, lecteurs, vous aurez (sic) "plaisir à lire".
Le drame est posé !
Les héros d'abord :
- Une éminence grise (le "quidam" qui n'est même pas nommé par l'auteur de l'article mais qui manipule les gouvernants en sous-main au point de se faire nommer dans une commission)
- Un dirigeant d'état (la "plus haute autorité de l'état" régnant sur nous pauvres français qui subissons son bon vouloir sans pouvoir réagir)
- Un chevalier (le "certain Dominique de Villepin" qui est là pour nous rappeler la grandeur de la France car il a écrit sur la matière. C'est étonnant d'ailleurs comme un bouquin écrit par un Premier Ministre devient forcément une référence alors qu'un autre écrit par un "quidam" ne mérite pas qu'on s'y penche)
- Une héroïne (notre Ministre de la Défense qui, elle, sera sacrifiée par le cynique dirigeant d'état et ira donc le représenter sur place)
Le lieu du drame :
Austerlitz, c'est tout trouvé ! mais avec en toile de fond la France, rien de moins !
Le temps du drame :
Une bataille. mais avec en toile de fond une période de polémique, de discussion... bref l'actualité française des dernières semaines.
Attention, lecteurs, vous entrez en terre mélodramatique semble nous dire l'auteur.
Et bien, à la lecture de cet article, je me demande si ce dernier ne nous prend tout simplement pas pour des débiles profonds et ne tente pas de nous manipuler.
Comment ? On nous ferait croire que le Premier Ministre de la France n'est pas capable de donner l'impulsion morale et financière pour participer (voire organiser) les célébrations d'une si glorieuse bataille ?
Si la 2ème "plus haute autorité de l'état" ne peut laisser entendre sa voix sur le sujet, qui va bien pouvoir nous aider à avoir notre commémoration ?
Rassurons-nous, l'auteur de l'article nous précise rapidement que la 2eme "plus haute autorité de l'état" n'y est pour rien et qu'elle a du "avaler son petit chapeau".
En effet, il nous explique que c'est à cause de notre Président de la République que nous n'avons pas pu célébrer Austerlitz.
Le plus intéressant (le plus minable ?) est à venir dès lors : Qu'est-ce qui a bien pu motiver notre Président pour laisser passer un événement si considérable ?
Là encore, l'explication est fournie au pauvre lecteur qui décidement a du mal à s'en sortir devant tous ces repères institutionnels qui semblent foutre le camp.
En effet, à coup d'amalgames sur l'esclavage, l'auteur de cet article nous refait le coup du lien ethno-historico qu'on nous avait sorti pour expliquer les événements récents en France et nous laisse entendre que le Président a été influencé par une sorte de désamour de la France et de rejet de son passé glorieux.
L'auteur continue dans son outrance et va même jusqu'à proposer sous forme ironique de sortir l'Empereur de son tombeau et d'y mettre l'Esclave inconnu à la place.
Je crois pour ma part, qu'avec cette boutade minable, le fond de la médiocrité est touché et même bien enfoncé.
Que vient faire là cette réthorique pour le moins douteuse ?
Je ne me prononce pas sur le procès d'intention de l'auteur envers le Président (je me contrefous totalement de ce que pense notre plus haut dirigeant) par contre je ne peux que m'indigner contre le procédé sous-jacent de l'article qui laisse à croire que si nous n'avons pas eu de commémoration d'Austerlitz c'est à cause des esclaves (et donc de leurs descendants ou de ces fameux "indigènes de la République" nommément cités qui tentent simplement de faire la lumière sur le passé de la France, positif comme négatif).
Pour conclure, l'auteur aurait mérité de mettre ses connaissances historiques et son talent au service d'un échange de point de vue raisonné et ouvert plutôt que de nous asséner ses grandes outrances morales qui ne font qu'entretenir le feu de la discrémination : discrémination de celui qui pense autrement et qui s'inscrit dans un débat démocratique.
Pardon à JMM pour cette petite digression sur son forum (digression que je ne situe pas sur un plan politique, encore une fois) .
Je n'ai tenté qu'une explication d'un texte dont le message sous-jacent m'apparait pernicieux car alimentant ce contre quoi il prétend s'ériger : les divisions de la société française.