-Marengo est LA victoire de Desaix.
Si la victoire de Marengo doit être attribuée à quelqu'un, c'est plus à Kellerman qu'à Desaix.
"Le général Kellermann, commandant la cavalerie attachée à la gauche de l'armée, a déployé, dans cette bataille, autant d'intrépidité que de connaissances militaires; plusieurs charges, faites à propos, ont puissamment secondé mes dispositions et ont fait un grand mal à l'ennemi." (Victor à Berthier)
"Je dois surtout vous parler du général Kellermann, qui, par une charge faite à propos, a su fixer la victoire encore flottante et vous faire 5 à 6,000 prisonniers" (Murat à Berthier)
"Arrivée à hauteur de la division Desaix, la brigade des 6e, 2é et 20e de cavalerie, réduite alors à 150 chevaux, fut réunie à un peloton du 1er et à deux escadrons du 8e de dragons. Je les formai sur une seule ligne, suivant la division Desaix, à 200 toises à droite de la route. J'aperçus que l'infanterie qui marchait sur la gauche de la route de Marengo, à hauteur de Casina-Grossa, commençait à fléchir, et que les grenadiers ennemis la chargeaient à la course. Je pensai qu'il n'y avait pas un moment à perdre, et qu'un mouvement prompt pouvait ramener la victoire sous nos drapeaux. J'arrêtai la ligne, je commandai: « Peloton à gauche et en avant! » ; les 2e et 20e de cavalerie se trouvent avoir alors la tête de la colonne qui se précipita avec impétuosité sur le flanc des grenadiers autrichiens au moment où ils venaient de faire leurs décharges. Le mouvement fut décisif; la colonne fut anéantie en un instant " (Kelermann à Victor)
"Dans ce moment, le général Kellermann fit, par la gauche, une charge de cavalerie sur les troupes qui nous étaient opposées. Elle eut un plein succès. Il fit de 3 à 4,000 prisonniers. On prit le chef d'état-major, le général Zach et plusieurs drapeaux; dès lors, la bataille fut gagnée. " (Brossier, Journal de campagne de l'armée de réserve)
"Le général Kellermann, qui avait soutenu le mouvement de retraite de notre gauche, saisit le moment où l'infanterie ennemie, après avoir été ébranlée, cherchait à attaquer de nouveau. Il charge avec impétuosité, fait plus de 6,000 prisonniers, prend dix pièces de canon et le général Zach, chef de l'état-major de l'armée." (Berthier à Bonaparte)
"Le général Kellermann qui, avec sa brigade de grosse cavalerie, avait, toute la journée, protégé la retraite de notre gauche, exécuta une charge avec tant de vigueur et si à propos, que 6,000 grenadiers et le général Zach, chef de l'état-major. général, furent faits prisonniers, et plusieurs généraux ennemis tués." (Bulletin de l'armée de réserve)
"La victoire ne pouvait rester plus longtemps incertaine; le général Kellermann, à la tête du 8e régiment de dragons et des 2e et 20e de cavalerie, charge avec impétuosité un corps ennemi de six bataillons de grenadiers qui s'avançait vers la Cassine; il l'enveloppe et lui fait mettre bas les armes. Ce brillant succès est le signal, pour l'armée, d'une attaque générale " (Dupont au ministre de la Guerre)
"Nos bataillons sont arrêtés un moment, mais le général Kellermann ordonne la charge avec 800 cavaliers qui culbutent l'ennemi et lui font 6,000 prisonniers, parmi lesquels le général Zach, chef de l'état-major de l'armée autrichienne, le général Saint-Julien, plusieurs autres généraux et presque tous les officiers de l'état-major." (rapport de Berthier)
"Le général Zach fit avancer les trois bataillons du régiment Wallis, avec l'espérance de pouvoir, par ce moyen, rétablir l'ordre; mais ce régiment lui-même céda. Il restait encore un dernier espoir dans les deux bataillons de grenadiers demeurés en arrière, en soutien.
Ils s'avancèrent avec le plus grand élan et le plus grand courage à travers les files rompues du régiment de Wallis et renouvelèrent l'attaque. Mais, au moment où le feu des grenadiers était le plus intense, la cavalerie ennemie apparut, les contourna , et mit en désordre complet notre cavalerie, qui combattit comme d'habitude, avec une valeur admirable.
Ce brusque et terrible changement de fortune finit par briser complètement le courage des troupes; le désordre de la cavalerie, qui avait désorganisé les groupes, précipita la retraite de notre infanterie, qui, spécialement en cette journée, avait si vaillamment combattu" (Melas à l'archiduc Charles)
Si l'on suit ce raisonnement : Austerlitz est la victoire de Davout et Soult, Friedland est la victoire de Lannes, Wagram est la victoire de Davout et Mc Donald, etc...