bonjour Montebello.
voila un petit poste pour te remercier du débat que j'ai trouvé interessant
et qui je suis sur a interréssé pas mal de membres qui souhaitent débattre et non pas se faire asséner des " connaissances " que tous nous pouvons trouver sur le net.
pour ce que j'ai cité au cours de ce débat je me suis appuyé sur 4 livres;
la campagne de Russie,d'André Castelot;
les mémoires du sergent Bourgogne;
les Aigles en hiver de Dammame ;
la Bérézina par ceux qui l'ont vécue,d'Alain Fillion;
pour Monsieur Castelot,les premiéres neiges débutent le 27 Octobre.
Castelot parle dans son livre d'une discussion entre Napoléon et Caulaincourt dans la nuit du 28 au
29 Octobre,au cours de laquelle Caulaincourt parle franchement à Napy de la désorganisation de
l'armée et des problémes du au froid,ce à quoi répond l'Empereur;
"- ne géle-t'il pas autant pour les Russes que pour les Français ? "
ensuite il fit moins froid (la date n'est pas précisée,mais c'est avant le 31 octobre )
c'est la pluie et la boue qui remplaceront le froid et le gel.
par la suite l'Empereur constatera que passé 9 degrés en dessous de 0,plus un officier n'est à
son poste.
à la date du 7 Novembre il cite le sergent Bourgogne;
"- des flocons énormes tombent drus sur la terre gelée."
pour Bourgogne c'est à cette date que l'hiver Russe fit son entrée.
à la date du 8 Novembre l'Empereur se serait arrété à Bérédikino,car les routes sont trop verglacées
pour les chevaux qui tombent et ne peuvent se relever !
le 9 Novembre l'Empereur entre à Smolensk par - 16 degrés.
ensuite les températures les plus basses constatées en générale sont de ( seulement ) - 21 à - 31
degrés ( il faut quand méme relativiser les témoignages, entre - 25 et - 31 voit-on vraiment la différence
)
les témoignages d'aprés les mémoires de ceux qui y était:
pour le Colonel Planat de la Faye,officier d'ordonnance de l'Empereur,le froid débute la nuit du 22
Octobre,il survient aprés les pluies !
le 3 Novembre il signale des températures de - 9 au cours du combat de Wiasma.
il cite aussi la températures de - 28 degrés à smolensk le le 14 novembre.
le baron Boulart donne la date du 5 Novembre pour la tombée des premiéres neiges, confirmée par
les mémoires de Faber de Faure pour qui l'hiver Russe démarre le 7 Novembre.
Griois commandant de l'artillerie du 4 éme corps,cite que le 9 Novembre les températures furent
" froides " et qu'un épais brouillard l'empéchait de voir à dix pas en arrivant sur le Vop.
d'autres " témoins " signalent la date du 9 Novembre pour les premiéres neiges.
le capitaine Bernard cite qu'i avait un glaçon permanent collé à ses lévres,et deux chandelles autour de
chaque cil !
le sergent Corniquet parle de soldats marchant pieds nus,donc gélés,qui sonnaient comme des sabots
lorsqu'ils marchaient aidés de batons, ce que confirmera le Capitaine Dupin,qui toute sa vie se réveillera
la nuit,car ses cauchemars lui rappelaient le bruit de son pied gélé sur le sol glacé !
je reprends la balle au vol, mais simplement pour remarquer qu'en fait nos opinions sont beaucoup plus proches qu'éloignées
Si je remplace dans mes propos la locution "perte de moral" par "perte de cohésion", nous n'avons pratiquement plus de point de désaccord . De la sorte on englobe les divers facteurs (faim, froid, désespoir, butins et rapines à trainer, nationalités diverses ...) qui ont fait que des 100 000 hommes qui ont quitté Moscou il y a eu une partie de plus en plus minoritaire représentant l'armée française qui a opéré sa retraite en tenant largement la dragée haute aux armées russes et une masse de plus en plus importante d'individus incontrôlables et souvent désarmés qui a subi et amplifié tous les risques de cette retraite
je partages ton avis pour la perte de cohésion au départ de Moscou,la perte de moral commença un peu avant Smolensk à cause du froid parmi les troupes les moins aguerries.
Quoi qu'il en soit, chapeau bas pour ceux qui dans de telles conditions ont tout de même réussi à en imposer suffisament à un adversaire notoirement plus nombreux et évité de devoir mettre bas les armes
chapeau bas en effet
naitre à cette époque c'était déja risquer la mort à 50% avant l'age de deux ans,alors revenir de Russie aprés tant d'épreuves,il fallait avoir un sacré caractére et une volonté farouche de vivre
il y eu 100 000 soldats dans la " Grande Armée " qui quitta Moscou.
peut-étre qu'il y eu 1000 témoignages écrits et sans doute autant de divergence,sur le temps et les
températures et les dates.
mais imaginons ce que cela put étre,le ventre vide et mal vétu,auquel il faut ajouter,;
la vermine,
la dysentrie,
l'ophtalmie,
et les cosaques.
c'est ce que vécurent les survivants de la campagne de Russie.
pour moi,ils méritent le titre de " Caid " dans le bon sens du terme.
j'ai lu un livre dont l'auteur disait ( à ce que je me souvient ) ;
" si tu veux savoir ce que j'ai vécu en Russie,quitte ton fauteuil,va au milieu d'un champ enneigé un jour de grand vent et lis mon livre le plus longtemps que tu pourras.
tu auras une petite, toute petite idée de ce que j'ai subi.
et c'était la campgne de 1943 à 1944 dans la Wermacht.
c'est toujours un plaisir de débattre avec toi.
salutations grognard.