Et à Aboukir, les vaisseaux français étaient encore pleins de matériel, matériel qui avait été rangé précipitamment... dans les batteries bâbords... M'enfin, comme l'a dit Napoléon à propos de l'Amiral Brueys,
"Si dans ce funeste événement il a commis des fautes, il les a expiées par sa mort glorieuse !"C'est ça le "French spirit", tomber avec panache plutôt que gagner à l'arrachée
Sinon, l'un des facteurs déterminants de la bataille de Trafalgar a bien sûr été la grande différence entre équipages anglais et français (je mets les Espagnols à part, ils était vraiment "à la ramasse", si je puis le dire ainsi). Les Anglais étaient parfaitement entraînés, quand les canonniers français n'étaient dans bien des cas que des "amateurs éclairés".
C'est le capitaine Lucas, je crois, qui fera venir ses chefs de pièces sur le pont pour leur montrer où tirent leurs canons : les deux lignes anglaises fonçaient sur la ligne alliée qui, bien que présentant toutes ses batteries bâbords, se contentait "d'arroser" les étraves ennemies...
Manoeuvrer et canonner en même temps est un exercice ultra-complexe. Or, un bateau, si beau soit-il, n'est qu'un instrument au service d'un équipage.
Dans de telles conditions, on comprend dès lors l'ampleur du désastre.