Je souhaiterai relancer ce débat si vous le permettez.
J'ai quelques questions (pour ne pas dire d'énormes doutes) concernant cette tactique car je n'ai jamais lu que de telles pratiques étaient systématisées. Je pense que nous en aurions eu trace dans divers mémoires car après tout, monter en croupe d'un cheval puis saisir les canons ennemis et les retourner contre ces derniers représente un haut-fait d'armes dont les acteurs de l'époque n'auraient pas manqué de tirer gloire.
Ensuite, j'ai du mal à imaginer que,
pendant une bataille rangée, des voltigeurs (1 compagnie seulement par bataillon donc pas le corps principal d'une armée loin s'en faut) puissent prendre d'assaut des canons et ensuite disposer d'assez de bras pour les retourner et faire feu. Ce sont des supermen. Si c'est le cas, je suis sûr que nos grenadiers pouvaient prendre d'assaut la flotte anglaise dans son entier, la retourner et la piloter pour attaquer sa très gracieuse majesté.
Peut-être que ces pratiques ont été pensées et testées à l'entraînement mais de la à être utilisées pendant une bataille...
Franchement, j'aimerai avoir différentes sources concordantes sur ce point.
Quand à Auerstadt où les français se battent à 1 contre 3, je doute que les hommes de Davout aient eu le temps de monter en croupe de leurs copains cavaliers et d'aller batifoler devant les canons prussiens qui étaient plus que soutenus (la cavalerie prussienne ce jour là est de 80 escadrons). Pour rappel, la charge de Blucher forçat les français à se mettre en carré et je pense que les voltigeurs s'ils étaient de sortie, se sont empressés de retourner au chaud.
Par ailleurs, les divisions de Davout arrivent les unes après les autres : Friant arrivant juste à temps pour empêcher Gudin de s'écrouler et Morand intervenant pile quand les Prussiens commencent à pousser Gudin au delà de Hassenhausen (qui décidemment aura bien donné ce jour là). Ca ne ressemble pas à du combat où on a le temps d'envoyer des voltigeurs "préparer" l'attaque du gros des troupes.
Rappelons aussi qu'on se bat dans une zone avec des défilés peu propice aux grandes manoeuvres.
Dernières remarques : Débuter un combat avec 32 pièces et le finir avec 260...hum...
Il semblerait que le total des pièces prussiennes à Auerstadt était seulement de 200 environ (y compris les canons régimentaires).
La plupart des sources nous indiquent 200 canons pris à Iéna et 115 pris à Auerstadt. Ce qui serait d'ailleurs assez logique car à force de lutter à 1 contre 3 toute une journée Davout n'a certes pas pu exploiter pleinement sa victoire comme le fit Murat pour celle de Napoléon le même jour.
La cavalerie de Davout (moins de 2000 sabres) poursuivra les Prussiens sur 6 kilomètres, celle de Murat sur plus de 10 kilomètres.
Pour conclure, je serai ravi d'avoir des infos complémentaires si vous en avez pour corroborer l'un ou l'autre des points de vue.
edit : Je m'aperçois que j'ai oublié de parler des "fantassins qui manipulent des canons".
Cela a été le cas en 1809 quand Napoléon a recréé l'artillerie régimentaire.
Le résultat a été au delà des espérances autrement dit complètement catastrophique.