Reconnaissance d'Alger par l'espion Boutin (1808)
L'État-major français bénéficie d'un plan de débarquement, Reconnaissance des forts et batteries d'Alger, dressé par un officier du génie sous le Premier Empire, Vincent-Yves Boutin. Le capitaine Boutin est envoyé en espion dans la régence en 1808 sur ordre de Napoléon10; celui-ci prépare l'après Campagne d'Égypte (1798-1801) avec un débarquement à Alger et une colonisation de l'Afrique du Nord11. Afin de ne point éveiller les soupçons des Ottomans, Boutin est officiellement envoyé auprès du consul général français à Alger Dubois de Thimville (le frère du général)10.
Il accomplit sa mission d'espionnage du 24 mai 1808 au 16 juillet 1808, ses relevés lui permettent non seulement d'établir Sidi-Ferruch comme lieu propice au débarquement mais également d'élaborer un plan de contournement d'Alger dont l'itinéraire emprunte Staoueli, Sidi Khalef et le Fort de l'Empereur10. Du reste, son rapport suggère l'emploi d'une force d'invasion s'élevant à 35 000 / 40 000 hommes et contient des recommandations à l'adresse de la future armée d'occupation10. Quinze ans après l'assassinat de Boutin par les Hashashins syriens, le commandant en chef du corps expéditionnaire contre la régence d'Alger Louis de Bourmont (Ministre de la guerre), assisté du commandant de la flotte Duperré mettent en application son travail de 1808; travail qui du reste sert de base au géographe Charles Picquet pour son Aperçu historique, statistique et topographique sur l'état d'Alger: à l'usage de l'armée expéditionnaire d'Afrique publié par le dépôt de la guerre en 183012. À l'occasion du centenaire du débarquement français, les autorités d'Alger rendent hommage à Boutin avec l'inauguration d'une table d'orientation à son nom.