AU MARÉCHAL LEFEBVRE.
Finkenstein, 22 mai 1807.
Mon Cousin, il est bien dur de laisser échapper 10 à 12,000 hommes, quand on pourrait les avoir prisonniers dans quinze jours ; cependant, par la considération qu’un grand nombre désertera avant d’avoir rejoint les avant‑postes, je consens aux conditions suivantes :
1° La place sera remise à l’armée française.
2° La garnison défilera avec les honneurs de la guerre, mais elle remettra ses armes.
3° Les chevaux seront également remis ; on déterminera le nombre que les officiers pourront emmener.
4° Les magasins, munitions, artillerie, etc., tout ce qui appartient au Roi et aux régiments sera remis à l’armée française.
5° Les officiers, sous‑officiers et soldats conserveront leurs bagages, les officiers et sous‑officiers, leurs épées et leurs sabres.
6° La garnison ne pourra servir pendant un an contre les armées françaises ni ses alliés, sous la parole du général Kalkreuth, du prince russe et des officiers.
7° Les prisonniers français seront rendus.
8° La garnison sera échangée jusqu’à concurrence des prisonniers qui peuvent exister dans les armées russes ou prussiennes.
Cet article est très‑important ; les Russes peuvent avoir 2,000 prisonniers à nous, les Prussiens 1,000 ; il serait fort avantageux d’avoir ces 3,000 hommes.
Quant au fort de Weichselmünde, je laisse toute latitude. Les troupes débarquées peuvent se retirer, même sans aucune condition ; mais on pourrait obtenir que la garnison du fort sortît avec les mêmes conditions que celle de la place.
NAPOLÉON.
_______________________________________________________________
Vous avez tout juste Monsieur Bruguière !
Bravo, donc à vous.