Merci à Reinel et à tous pour ce début de discussion.
Pour poursuivre sur le sujet, voici ce que je soupçonne qu'il se soit passé chronologiquement dans l'utilisation des tirailleurs.
Comme indiqué, ce ne sont que des suppositions et donc chacun est invité à apporter les éléments de réponses pour enrichir le débat.
L'existence des tirailleurs date d'avant l'Empire et d'avant la Révolution.
Il semble que ce soit cependant l'armée française qui ait porté à son paroxysme cette utilisation.
Il semble par ailleurs que l'utilisation massive des tirailleurs en avant des colonnes amies (par le déploiement de bataillons entiers) ait été prévue mais rarement mise en pratique.
Là dessus, le flou demeure car autant l'idée est séduisante, autant on se demande s'il était si facile que cela de demander à des bataillons entiers de se "disloquer" (ce qui sur un plan tactique conduisait à fragiliser sa ligne de front).
Donc hormis les cas particuliers de gigantesques armées réunies sur un lieu restreint (ex : batailles de 1812), j'ai le sentiment que les généraux devaient rechigner à "fragiliser" leur ligne par le retrait des meilleures unités de cette fameuse ligne de front.
S'ils le faisaient, encore devaient-il ne le faire qu'avec des unités d'élites capables de rapidement se regrouper et de se reformer en ordre serré.
Ce qui nous conduit à l'utilisation des tirailleurs au sein des bataillons via une compagnie et une seule.
A mon avis, il devait être moins dangereux pour la statibilité de sa ligne de conserver la plus grande partie d'une unité en ordre serré et d'envoyer quelques éléments d'élite en avant en ordre dispersé.
Avec cette technique, on conservait l'unité de sa ligne de front et on bénéficiait en plus des effets ravageurs que pouvaient faire le tir des soldats d'élite chez l'ennemi.
Ces soldats d'élite pouvaient d'ailleurs se réunir rapidement pour lutter contre une éventuelle contre-attaque ennemie (par la cavalerie par exemple) ou se replier rapidement sur le "gros" de l'unité pour les mêmes raisons.
J'ajouterai même que ces soldats étant d'élite, avaient la possibilité de prendre des initiatives et de "sentir" les coups. Ainsi, ils pouvaient éventuellement se lancer à l'assaut de certaines positions avancées en attendant que le gros les rejoigne pour les soutenir par le nombre.
Maintenant d'un point de vue plus général sur la période qui nous concerne, je pense que la formation en tirailleurs a fait énormément de mal aux armées ennemies jusqu'en 1808. A partir de la Campagne 1809, les Autrichiens (et les autres) ont, à leur tour, commencé à mettre en application ces pratiques françaises et à organiser des contre-mesures si bien que tout ça c'est équilibré voir inversé car à mesure que les armées coalisées s'amélioraient, les armées françaises subissaient les effets des défaites.
Je fais volontairement des raccourcis pour susciter des réponses ou des éclaircissements sur certains points.
Donc n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires.
Si la Provence passe dans le coin, son expérience de reconstitueur pourrait aussi nous être utile même si les reconstitueurs (de par le faible nombre de leurs effectifs parfois) n'ont pas la tâche facile pour reproduire comme il voudrait toutes les manoeuvres de l'époque.
bref, à vos claviers !