Il me semble que Masséna avait demandé ( ou ordonné) à Marbot de remplacer son jeune fils ( aide de camps du maréchal) pour une mission des plus dangereuses, alors que c'était à son fils de marcher....
Marbot, relate dans ses mémoires un épisode semblable, mais à la place de Massena c'est le maréchal Lannes qui donnes l'ordre de charger à fond à Bessière à la Bataille Essling.
Bravo mon général,
C’est bien cela……
Nous sommes le 6 juillet 1809, à Wagram,
Le maréchal Masséna surveille la manœuvre du toit de sa calèche, les combats sont âpres et le moment décisif…
C’est alors que le tout récent prince d’Essling s’aperçoit qu’une de ses divisions, celle de Boudet, recule sous les assauts de la cavalerie ennemie et se dirige vers les rangs du reste de l’infanterie française, risquant de la désorganiser…
Il faut impérativement détourner les fuyards vers l’Ile de Lobau et la protection de l’artillerie…
Un aide de camp doit partir porter ces ordres, risquant à coup sur de finir sabrer par l’ennemi…
Problème : Les ordres furent nombreux, de sorte que, le maréchal n’a plus à ses cotés comme aide de camp, que son propre fils : Le lieutenant Prosper Masséna…
C’est alors que survient, revenant d’une autre mission périlleuse, un autre aide de camp…
Le capitaine Jean Baptiste Antoine Marcellin de Marbot, a à peine le temps de changer de monture que son officier général, l’envoi au cœur de la bataille, ignorant la règle selon laquelle, les aide de camps, placés les uns derrière les autres, partent lorsqu’ils sont en tête de file : « officier à marcher », et se placent à la fin de la file en rentrant….
Marbot, en brave, est prêt à accepter cet ordre, se disant qu Masséna père, lui fait davantage confiance pour cette mission décisive qu’a son propre fils qui n’a pas bougé de la journée…
C’est alors que le maréchal casse ses illusions en lui disant : « Tu comprends, mon ami, pourquoi je n’envoie pas mon fils, bien que ce soit à lui de marcher…Je crains qu’on ne me le tue…tu comprends….tu comprends ? »…
Marbot est écoeuré et déçu et ne peut s’empêcher de répondre : « Monsieur le maréchal, je partais croyant aller remplir un devoir ; je regrette que vous me tiriez de cette erreur, car je comprends parfaitement, à présent que, forcé d’envoyer un de vos aides de camp à une mort presque certaine, vous préférez que ce soit moi plutôt que votre fils ; mais je pense que vous auriez pu m’épargner cette cruelle vérité ! »…
Et il s’élance pour sauver les malheureux de la division Boudet du massacre…
Il fût surpris quelques instants plus tard de voir à ses cotés le jeune Masséna….
Lorsque les eux hommes revinrent vers le maréchal, mission accomplie, mais le visage en sang pour le jeune lieutenant, le prince d’Essling s’écria : « Qui vous a ordonné, jeune étourdi, d’aller vous fourrer dans cette bagarre ? »…
Ce à quoi répondit Prosper par : « Qui m’a ordonné ? Mon honneur ! »…
Cela liera les deux aides de camp, mais brouillera pour longtemps Marbot et Masséna…
Voilà, à votre tour, mon général
……